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Author's Chapter Notes:

Autre part, autres problèmes...

 

 

 

J'avais beaucoup appris en étant si différent. La vie m'avait inculqué quelque chose d'important : les gens n'aimaient pas les personnes qui ne s'identifiaient pas à quelque chose d'une manière ou d'une autre.

 

J'avais aussi compris que les gens s'attaquaient aux choses, et aux personnes, qu'ils ne pouvaient tout simplement pas comprendre. Dans mon cas, qui pourrait comprendre la réalité de quelqu'un de seulement 4 centimètres de haut ?



Plus j'avais rétréci au cours de ma vie, plus j'avais été attaqué. Rarement physiquement, mais beaucoup verbalement et émotionnellement. Les gens ne me comprenaient jamais, car je défiais leur logique, les médecins et la science ne comprenaient pas le mystère que j'étais, et même ma famille avait lentement commencé à m'éviter à sa manière, pour éviter de se confronter à une triste réalité. En réalité, j'avais toujours le sentiment profond, qu'à chaque fois que j'étais hors de leur vue, j'étais aussi hors de leur vie.



Et en ce moment, j'étais, en quelque sorte, séquestré dans des bottes depuis une vingtaine de minutes. Après être entrée en classe, elle avait posé ses affaires et les bottes ne bougeaient plus de haut en bas. Par contre, maintenant  j'avais exctrémement chaud car elle avait bien bouché l'entrée avec sa paire de chaussettes. Je souhaitais au plus vite revoir Alizée car je ne savais combien de temps je tiendrai encore ici...





Après avoir récupéré ses affaires sur la table, Alizée était allée au bureau du principalpour lui expliquer ce qui s'était passé. Il avait été très embêté d'apprendre que la personne désignée pour me surveiller m'avait laissé seul, même une fraction de seconde.

 

Rapidement, il était parti avec Alizée au dernier étage du lycée, où il y avait le poste de surveillance et le salle d'impression, d'où on pouvait contrôler toutes les caméras des couloirs de l'établissement.

 

Après lui avoir demandé où, et à quel moment ça s'était déroulé, le principal demanda à l'agent de sécurité de remonter le fil de la caméra du hall d'entrée. Il ne lui fallut qu'une minute pour trouver la bonne caméra et le moment exact.



" - Juste là, c'est lui sur la table !" elle dit, en pointant vigoureusement son doigt vers le moniteur.

 

La scène fut rejouée plus lentement avant qu'ils ne me voient tomber dans la botte  qui venait d'être mise sur le banc. Une trentaine de secondes plus tard, une fille avait récupéré la paire des bottes, avant de disparaître des écrans.

 

" - Aaaaaaaahhhhhhhh !

- Qu'est-ce qu'il y a mademoiselle Sullivan ? a demandé M. Meyral, effrayé par son cri.

- Je me souviens de cette fille. Elle a essayé une paire de chaussures pendant que je cherchais Nick mais je n'y avais pas pensé jusqu'à maintenant ! Nick est certainement  à l'intérieur !"

 

M. Meyral semblait être incrédule.

 

" - Dans ses chaussures ? Vous n'y pensez pas sérieusement ? Depuis le temps, la fille a dû l'entendre appeler à l'aide ?

- Eh bien, vous savez, parfois, il est si petit, que si on ne fait pas attention... Un accident est si vite arriver... marmonna t'elle, sans être fière.

- D'accord ... Attendez quoi ?! a dit M. Meyral dans la confusion.

- Rien... Mais je vous assure que Nick est très certainement là-bas. Maintenant, il faut trouver le nom de la salle où elle a cours ! elle a demandé, de façon très directe.

 

M. Meyral ne semblait pas vouloir se disputer avec elle. Il demanda à l'agent de zoomer, afin de reconnaître le visage, car il lui semblait familier. Après quelques secondes de réflexion, il eut une illumination.

 

" - Mais oui ! Évidemment... il dit en se tapant la main sur le front. Il s'agit de Chloé Rey ! Et... il dit avant de s'interrompre.

- Et quoi ?

- Mon dieu, mon dieu... il dit, en remettant ses quelques cheveux en place. Si ce que vous dîtes est vrai, mademoiselle Sullivan, sachez que Nick, va recevoir une visite désagréable dans peu de temps.. il a dit, avec moue inquiète

- Pourquoi ?

- Je vous expliquerai plus tard. Allons-y !" il dit, avant de remercier l'agent et de quitter la pièce.

 

Alizée marchait à un rythme soutenu, afin de ne pas perdre la moindre seconde, avec le principal à ses côtés. En fait, elle suivait surtout ses indications car elle ne connaissait pas encore l'établissement.

 

" - Business 101 ... Business 101 ... Busin ... Ahhh ! C'est là !" il dit, en cherchant du regard, la bonne salle.

 

Il s'agissait de la dernière porte à gauche, au bout du couloir. Alizée se précipita vers la porte. Elle regarda à l'intérieur, en essayant de repérer la fille, et bien sûr elle la remarqua, aussi tôt ! Elle venait de se lever et elle se dirigeait vers la porte.



Quand elle sortit de la salle de classe, Alizée attrapa son bras, pour lui signifier sa présence.

 

" - Oh ! Qu'est-ce que tu fou ? C'est quoi ton problème ? elle a déclaré, indignée par ce qui venait de se passer.

- Mademoiselle Sullivan, un peu de retenue, s'il vous plaît !" lui ordonna, M. Meyral.

 

Alizée croisa les yeux du principal avant de baisser les siens et de se reculer. Chloé remit son haut et ses cheveux en place. Elle se tourna vers le principal, assez remontée.

 

" - Je peux vous aider ? elle demanda, un peu secouée.

- Mademoiselle Rey, il semblerait que vous ayez un passager clandestin dans une de vos bottes.

- Pardon ?

- Pourriez-vous aller chercher une de vos bottes car il se pourrait qu'un de vos camarades soit malencontreusement tombé à l'intérieur ?

- Quoi ? Vous vous moquez de moi ?

- Non, non, je suis très sérieux, mademoiselle Rey."

 

Elle était à peu près autant abasourdi que perplexe face aux propos du principal. Elle ne bougeait pas.

 

"- Pour avoir le cœur nette, vérifions ? il a rajouté, pour la mettre au défi.

 

À contre cœur, elle est rentrée dans la salle, et a récupéré un sac à dos noir et rose qui était au pied de son bureau. Dans le même temps, M. Meyral s'excusa du dérangement auprès du professeur. À son retour, elle l'ouvrit et sortit ma prison...



Après une série de secousses violentes, j'ai vite réalisé que la chaussure avait été renversée, et rapidement, je me suis retrouvé dans la paume de Chloé.

 

En me voyant, elle tomba des nus ! Elle me tendit immédiatement à Alizée qui me récupéra doucement, et recula d'horreur ! Elle était sous le choc d'apprendre que le nouvel étudiant de 4 centimètres était à ses côtés tout ce temps.

 

" - Pourquoi étais-tu dans ma botte, espèce de fétichiste des pieds ou quelque chose comme ça ? cria Chloé, ne sachant pas que cette situation était un concours de circonstances.

- Un peu de calme, mademoiselle Rey. C'est un imbroglio, je vais vous expliquer, dit M. Meyral, pour calmer le jeu.

- N'essayez pas de le défendre monsieur ! Vous l'avez bien vu, il n'est pas arrivé dans mes chaussures tout seul ! Il n’a aucune excuse !" elle dit, en lui faisant presque, la leçon.

 

La situation était ubuesque.

 

"- Un peu de respect, jeune fille ! Ce n'est pas parce que vous êtes membres du Kklub que vous pouvez tous vous permettre. Comme nous vous l'avons expliqué auparavant, M. Kemp, est tombé dans votre botte sans le vouloir quand vous étiez dans le hall. Je ne pense pas que cette histoire vaille de telle cris, il rétorqua, en gardant son sang-froid.

 

- Monsieur... Gérer le lycée correctement avant de me donner des leçons ! Ce type d'incident n'arriverai pas s'il n'avait pas été accepté ici, où si, au moins, il était confié à des personnes compétentes ! Mais, je crois que dans cet établissement, elles sont plutôt rares... Évidemment, je n'en parlerai pas aux autres, cela nuirait à ma réputation. Mais sachez qu'il sera au courant... elle dit avec un ton et sourire inquiétant.

 

- Sachez juste, quelque chose mademoiselle Rey : faites attention, le jour où vous tomberez de votre trône, la chute pourrait être violente ! Vous croyez que votre groupe contrôle mon établissement, alors que si je le voulais, votre association pourrait être fermé du jour au lendemain. Et sachez, que si jamais ça arrivait, le respect dont tout le monde vous fait preuve disparaîtrait aussi vite qu'il est arrivé... C'est un conseil, faites-en ce que vous voulez ! il rajoutant presque en la menaçant. Enfin, mademoiselle Sullivan, faites plus à attention la prochaine fois ! Sur ce, jeunes gens, je vous souhaite une bonne journée," il termina avant de s'effacer.

 

Avant  de disparaitre   dans les couloirs, Chloé se retourna vers nous. Elle m'analysa un court instant avant de nous parler :

 

" - Nick, tu sais que tu risques gros en venant dans cette école. Personnellement, je ne te veux pas vraiment de mal... Mais, à ta taille, on ne peut qu'attirer les problèmes... Bon courage !" elle me signifia avec un regard fataliste, avant de nous contourner et de partir vers les toilettes, avec ses botte à la main.

 

Alizée baissa simplement les yeux vers moi. Elle semblait perplexe par rapport à la discussion à laquelle elle venait d'assister. Elle ne voulut pas perdre plus de temps et elle se dirigea vers notre premier cours.

 

Le reste de la journée passa assez rapidement. Nous sommes allés à nos cours prévus, et heureusement, Alizée me garda très près d'elle pour s'assurer que rien ne m'arriverai à nouveau.



Lors du premier cours de sport, en début d'après-midi, Alizée avait obtenu un casier. À la fin du cours, avant de partir, elle avait décidé d'y faire un tour pour y mettre des affaires.

 

Les casiers se situaient sous la tribune du gymnase. Il y a avait une dizaine d'allées qui contenaient une centaine de casiers vert et argent. D'ancien néon éclairait les lieux qui n’étaient pas de première jeunesse.

 

Pendant qu'elle s'occupait de son casier, j'étais en train de marcher sur le banc, donc je ne prêtais aucune attention aux étudiants qui se baladaient dans les vestiaires si tardivement.



Puis, sans prévenir, un étudiant mit un pied sur le banc et le souleva légèrement, en me faisant vaciller un peu ! Alizée entendit le bruit et se retourna pour voir qui s'était.

 

J'ai tourné aussi la tête et mes yeux quittèrent presque mes orbites. Quand la vie décide de te mettre à l'épreuve sans cesse... Elle t'envoie aussi des couteaux pointus en pleine face pour ne pas te rater !

 

Mon couteau, ce serait lui apparemment : Léo Karn ! Jordan m'avait prévenu qu'il allait venir me rencontrer, et bien sûr, il n'avait pas tardé à me trouver. Alizée était sur le point de parler.

 

" - Je ...

- Silence, s'il te plaît... Tu parles quand je te le permets..." lui annonça Léo, en ayant avec un air étonnement courtois.

 

Inutile de dire qu'Alizée garda la bouche fermée, effrayée et confuse quant à la raison pour laquel il  se tenait devant nous.



Je continuais à me rejouer le moment dans le hall, à regarder ce pauvre étudiant de première année, sur le sol, frémissant de douleur. Léo avait seulement frappé le gamin une fois et c'était assez pour l'assommer. Et je ne savais pas s'il avait utilisé toute sa force !

 

Léo baissa les yeux et entra dans mon âme. Pour discuter, il s'assit face à moi :

" - Nick Kemp, n'est-ce pas ?" il dit, en me fixant.

 

Je suis resté silencieux. Je préférais ne rien dire, que de dire une bêtise. J'avais les mains dans le dos et je le regardais, les yeux vers le haut.

 

" - Tu ne parles plus ? On t'a coupé la langue ? il dit, en essayant de me piquer un peu.

- Je respecte ce que tu as dit... j'ai dit, tout doucement pour ne pas le froisser.

- Pardon ?

- Tu nous as dit, de ne pas parler. Donc je t'écoute... j'ai dit, alors que ma main droite tremblait.

- Mmhhh, tu es drôle Nick... Partons du bon pied, tu veux bien ?" il a dit, avec un sourire qui paraissait un peu faux.

 

J'ai acquiescé en bougeant la tête vers le bas. Je ne voulais pas le contrarier.

 

" - Parfait ! Tu te demandes peut-être pourquoi je me soucie de toi, Nick ? Nous ne sommes que le jour de la rentrée pourtant...

- Car tu as entendu parler de moi, je pense ? j'ai dit, en réfléchissant à tous les mots que je souhaitais employer.

- C'est vrai ! Je vais être franc avec toi, je crois que c'est ma mère qui m'a parlé de toi !

- Désole, je me fais facilement remarqué à ma taille...

- Tu as de la répartie, on dirait ! N'en abuse pas trop, au cas où !

- Il faut bien contrebalancer. Chacun ses armes ! j'ai dit, pour essayer de ne pas me laisser écraser.

- Absolument... Bref, plus sérieusement, je me soucie de toi, car jusqu'à peu, tu me paraissais être quelqu'un de confiance. Malheureusement, les apparences sont parfois... Trompeuses... il dit, assez embêté.

- Pourquoi ? Je ne t'ai pas causé de problème, je pense ? j'ai dit, un peu inquiet.

- Non, pas à moi directement. Mais à une amie très très proche... Je crois que tu as rencontre une certaine Chloé Rey, ce matin ? il a dit, avec un plaisir certain. Elle m'a raconté ce qui s'est passé ce matin..." m'a informé Karn.

 

Je déglutis, très inquiet de ce souvenir...

 

" - Et, je ne m'inquiéterai pas autant..."

 

Une énorme quantité de stress m'apparut, lorsque Karn a prononcé ces trois derniers mots.

 

" - ... Si elle n'était pas, aussi, ma petite amie !" termina Karn.

 

J'ai directement baissé la tête. Le sort s'acharnait contre moi.

 

" - Tout ce qu'elle vous a dit n'est pas vrai Léo. Nick est accidentellement tombé d'une table jusque dans sa botte. J'ai les images de sécurité pour prouv..." mais elle fut réduite au silence, par la poigne de Léo.



Il attrapa Alizée à la gorge en un instant et il la fit tombé au sol, sans sourciller. Il ne l'étouffait pas mais sa prise était très serrée car je voyais Alizée se tortiller alors qu'elle essayait de s'en défaire. J'étais terrifié.

 

" - Ne te débat pas, Alizée, tu ne fais qu'empirer ta situation..." il dit calmement.

 

Il tourna ses yeux vers moi, pour me prouver de quoi il était capable. J'étais accablé.

 

" - Elle ose remettre en doute la parole de ma petite amie. Elle a du cran, Nick ! C'est un très bon choix, pour te protéger ! il me félicita presque. Mais sache, que je protège à tout prix, ceux que j'aime. Et si vous ne me posez pas de problème, ou que vous m'aidez si j'en ai besoin, je vous protégerai aussi ! il dit en signe de confiance. Mais évitez les pom-pom girls dès le premier jour. Ça vaut mieux pour vous ! C'est compris ?" fini Léo, avec un sourire moqueur.

 

Bizarrement, il ne nous hurlait pas au visage.



Finalement, il desserra son étreinte peu de temps après sa déclaration et Alizée pu reprendre sa respiration normale. Elle prit sa main libre pour se frotter la gorge, une larme coulant sur son visage.

 

" - Fait attention la prochaine fois, en tout cas... Je ne serai pas toujours aussi clément. Avec moi, il n'y a qu'un seul avertissement !" il dit avec son annulaire levé, pour souligner sa consigne.

 

Il se releva finalement pour partir, avant de s'arrêter, pour dire une dernière chose.

 

" - Et au fait : bienvenue à Eagle High !" il dit avec un beau et grand sourire, avant de se retourner et disparaître derrière les casiers. Nous n'avions pas de mots...

 

 

 

Sur le chemin du retour, j'étais perdu dans mes pensées. Comment nous avait-il trouvés ? Comment vivre en ayant le risque de le croiser à n'importe quel moment ? Comment lutter contre ça ! Comment ? Tant de questions qui me hantaient dès mon premier jour...



Alizée ne dit aucun mot durant tout le trajet. Après notre descente, alors qu'elle revenait vers nos maisons respectives, elle s'arrêta. Je ne voyais pas ses yeux car j'étais dans la poche de sa robe, mais je pouvais voir sa main qui tremblait. Elle m'a regardé avec des yeux larmoyants. La pression de ce premier jour avait été trop importante.



" - J'avais raison depuis le début Nick...

- Pourquoi ?

- Je pense que nous ne sommes pas faits pour nous intégrer ! Peut-être que nous devrions juste laisser tomber... Je ne sais pas si je pourrai gérer ce genre de monde, Nick ! S'il voulait, il aurait pu me tuer avec son poignet ! Non, je peux plus..."

 

J'ai levé mes yeux vers elle. J'ai préféré réagir calmement à cette situation.

 

" - Alizée... On a déjà traversé presque 3 ans d'enfer ensemble au collège. Avant de te rencontrer, j'avais sûrement abandonné toute résistance. Mais ensuite, je t'ai trouvé, et tu m'as donné l'espoir et le salut dont j'avais besoin pour arriver là où je suis maintenant. Abandonner maintenant signifierait que le mal gagne, tu ne crois pas ? »

 

Elle me répondit avec une moue très vague.

 

" - Et bien,  je ne permettrai pas que cela arrive ! j'ai repris, avec courage. Ni avant, ni maintenant, ni plus tard... Je veux vivre, que je sois seul à 4 cm ou bien que l'on soit 100 à 1,80 m. Et si on doit se battre, on se battra... Jusqu'au bout ! Et je sais que tu seras là avec moi... Car tu es la base de tout !" dis-je en finissant avec de l'espoir dans la voix.

 

 

Alizée sourit et se frotta les cheveux. Elle ne dit rien, mais je savais que mon discours avait égayé son humeur.

 

Après, elle m'a déposé à la maison et nous nous sommes dit au revoir.

 

Elle serait encore là, demain matin, pour venir me chercher pour le deuxième jour...

 

Chapter End Notes:

Les problèmes ne sont jamais loin...

Merci d'avoir lu et commenter !

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