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Author's Chapter Notes:

Bonne lecture à tous :)

 

 

Quelques jours plus tôt

 

Aarg....où suis-je...?

Ma tête est lourde, et vide à la fois... Je n'ai aucun souvenir... Qu'est-ce que je fais là ?

Je me redresse doucement, auparavant couché sur une surface douce. J'ouvre doucement les yeux en me frottant l'arrière du crâne, me demandant où je pouvais bien me trouver. Le décor est nouveau pour moi, je n'ai jamais vu de lieu comme celui-ci : je suis assis au pied de ce qui semble être un lit, avec le drap à moitié tombé au sol, et je suis dessus en ce moment, d'où la surface douce. Au loin on dirait un genre de bibliothèque parce qu'il y a des étages hauts comme des immeubles, et ils sont remplis de gigantesques objets carrés, dont la forme ressemble singulièrement à des livres. Ils sont parfaitement ordonnés, et cette pièce ressemble à n'importe quelle chambre, il y a des chaussettes dispersées par terre, des vêtements traînant autour... Bref, rien d'original, si ce n'est... La taille gigantesque du lieu. En supposant que je sois dans une chambre normale, je ne devais pas mesurer plus de 5 ou 10 centimètres.

-"C'est quoi ce bordel..?"

Avant que je n'ai le temps de m'énerver plus, j'entends une lourde voix masculine, vociférant depuis l’extérieur de la chambre.

-"Vanessa !! Descends putin !"

Surpris par cette brusque intervention, mon visage affiche une expression d'étonnement. Soudain, j'entends quelque chose qui me surprend encore plus.

-"Et merde..."

Encore plus choqué par la voix que je viens d'entendre, je n'ai même pas le temps de me tourner dans sa direction que vient s'écraser à côté de moi un pied gigantesque. Il entre en contact avec le sol dans un gigantesque boom, et les vibrations occasionnées par le pied vibrant jusque dans mon petit corps. Choqué par ce qui vient de m'arriver, je suis incapable de faire le moindre mouvement afin de m'éloigner, aucune tentative de fuite, rien. Je venais tout juste d'échapper à la mort. Alors que j'essayais de récupérer un peu mes esprits, les pas de la géante s'éloignèrent, jusqu'à ce qu'elle atteigne la porte et qu'elle l'ouvre, avant de disparaître.

Elle était là, sur le lit...? Juste à côté de moi ? Elle a failli m'écraser putin... Mais ces cheveux noirs, longs.. Il a bien dit Vanessa, non ?

-"Ils sont où ?!" s'écrit l'homme d'en bas. Son ton semble furieux, sans raison apparente.

-"De quoi est-ce que tu parles papa, je comprends rien.."

Je les entends parler au loin, la voix de la fille est très pâle en comparaison à celle du père..

-"Sois pas conne putin !! Je sais que c'est toi qui me les a volés !! Putin mais c'est pas vrai, c'est où ?!!"

-"Arrête, je vois pas de quoi tu parles !"

Merde, c'est en train de virer cette histoire.. Qu'est-ce qu'il se passe ici à la fin ?!

-"Salope ! Arrête de me mentir ! Où sont passés mes putains de sachets ?!!"

-"Il faut que tu arrêtes papa, c'est une question de vie ou de mort désormais, tu peux plus continuer comme ça..."

-"Ta gueule putin ! Connasse !!! Je savais que c'était toi, qu'est-ce que j'ai foutu pour te foutre au monde ?! Rends-les moi !!"

Avant que la jeune fille ne réponde, j'entends un bruit de choc, comme si quelqu'un venait de tomber au sol, et un cri aigu de douleur. Il n'y aucun doute, il vient de la frapper !!

-".. Papa.. Arrête..c'est pour ton bien.."

-"Je suis sûr que tu les revends ! Je suis sûr que tu te fais de l'argent sur mon dos ! Sale pute !"

-"Aaaïïe !!! ...Non papa... C'est pas vrai..."

-"Ta gueule merde !! File moi ces putins de sachets, et tu survivras un jour de plus, sale merde !!"

Même si je n'assiste en rien à l'engueulade du rez-de-chaussée, mon coeur n'en bat pas moins fort. Je transpire, et je cherche absolument quelque chose à faire pour l'aider... Mais quoi ?

-"Arrête.. Je t'en supplie..." Elle pleure désormais, c'est certain... "Ils sont dans ma chambre.. Je les vends pas... Je veux juste pas que tu en prennes..."

-"C'est à moi !! À moi, tu comprends ça ?! Alors maintenant tu grattes à ton cul, ou ça se passera mal !"

Sans prendre le temps de plus l'humilier, cette saleté se dépêche de monter les escaliers, je l'entends escalader les marches quatre à quatre avant de se précipiter dans la chambre pour chercher et retrouver "ses sachets". Absolument terrifié, je décide quand-même de me diriger au centre de la pièce, la rage surpuissant ma peur. Alors qu'il entre dans la pièce, je me mets à hurler.

-"Pour qui te prend-tu, connard !!"

Le géant ne me prête cependant pas attention, et il se jette sur la bibliothèque. Tout en gardant les poings serrés je continue à crier, comptant bien me faire entendre.

-"Arrête, tu n'as pas le droit de faire ce que tu as fait !!"

Toujours sans réponse, il attrape des pleines mains de livres avant de les balancer derrière lui, par terre. Il fait cela avec tous les étages, et c'est une pluie d'objets gigantesques qui me tombe dessus. Les quelques premiers me passent à côté, mais très vite ils commencent à m'atterrir dessus, m’inondant de par leur nombre. Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai aucune blessure, et pourtant j'ai plusieurs tonnes reposant sur mon petit corps.

-"C'est où merde !!"

-"Juste là..." dit une petite voix affaiblie.

Tiens, Vanessa vient d'arriver dans sa chambre, et je l'entends me passer à côté, chaque pas provoquant l'égal d'un tremblement de terre. Elle arrive, tremblante, devant son armoire à vêtements, et son père se jette dessus avant elle, la propulsant au sol. Elle s'écroule sans même se débattre, et elle tombe sur la pile de bouquin présente par terre. Encore une fois, je ne me retrouve pas écrasé en bouillie, et je ne comprends toujours pas comment c'est possible. Cette fille doit faire des tonnes proportionnellement à ma nouvelle taille, et pourtant rien, même pas la moindre douleur. C'est comme si... Il n'y avait rien autour de moi. Ou alors... Oui c'est ça : c'est comme si je n'étais pas là.

-"Putin tu n'es qu'une merde... Allez j'me tire, je vais trouver un endroit plus tranquille. Range ce bordel espèce de sale pute, quand je rentre demain tout est rangé c'est compris ?"

-"Oui p-... Oui papa..." Dit-elle, les larmes clairement présentes dans sa voix.

-"Arrête de chialer putin, je t'ai même pas touchée... Mais par contre, la prochaine fois que tu touches à mes affaires, je te jure que tu vas passer un putin de sale quart d'heure.." La menaça-t-il. C'est odieux ce qu'il fait.

Alors que j'entends la porte claquer, j'entends aussi Vanessa fondre en larmes. Ses pleurs me déchirent le coeur, et cela me donne envie de tout casser, d'attraper son père et de lui rendre ce qu'il vient de faire. Non, même plus ! J'ai envie qu'il apprenne que ce qu'il vient de faire est douloureux, certes, mais je veux aussi lui exploser la tronche, lui défoncer sa face de rat, je veux venger la souffrance de Vanessa, quel lâche sérieux !

Dans un excès de rage, j'essaie d'envoyer valser les livres autour de moi, mais tout ce que j'obtiens c'est que la pile de livres s'effondre encore plus, histoire de bien donner du boulot à Vanessa, quel con !

Cela semble surprendre Vanessa, car elle s'arrête de hoqueter et se retourne dans ma direction : c'est ma seule chance!

Je me mets à sauter comme un idiot, malheureusement cela ne fait rien, et même si je secoue les bras ou que je crie son nom, elle ne semble pas me remarquer. Elle se redresse un peu et rampe jusque là où la pile est tombée. Malgré la quantité vertigineuse de larmes qui a coulé en si peu de temps sur ses joues (emportant une bonne partie de son mascara avec elles), son visage n'en est pas moins sublime. Sa coupe de longs cheveux bruns est formée d'une mèche qui cache quasiment la moitié droite de son visage, exactement comme le cliché de la fille mystérieuse, ou réservée, que tout le monde s'imagine. Elle a des yeux bleus profonds, d'une couleur éclatante, inspirant aussi bien à la vie la plus éblouissante qui soit qu'au désespoir le plus triste lorsqu'on les voit embués de larmes.. Comme en ce moment même. Des traces de mascara effacé suivent le chemin qu'ont emprunté ses larmes, celles qui ont coulé le long de ses paumettes légèrement bombées. Elle a des joues sans aucun défaut de peau, comme le reste de son visage. Son petit nez fin se fond parfaitement dans le décors, sa bouche étant elle aussi marquée par des traits fins et gracieux.

Étrangement, même si elle semble regarder dans le vide, elle regarde exactement dans ma direction, chose totalement paradoxale.

Verrouillant ses yeux sur moi, elle avance à quatre pattes dans ma direction, un air questionneur sur le visage. Elle semble à la fois pensive et incrédule, se concentrant à regarder le vide devant moi. À force d'avancer, elle arrive inévitablement devant moi, et s'arrête soudainement. Son visage n'est qu'à quelques centimètres de moi, et je n'ose pas bouger, mes muscles sont simplement pétrifiés. Je sens son souffle se faufiler le long de mes vêtements et à travers mes "longs" cheveux châtains.

Le silence reste de fer pendant encore de longues secondes, jusqu'à ce que Vanessa porte une main à son ventre avant de se plier de douleur. Elle s'écroule par terre et lâche un petit gémissement alors qu'elle recommence à pleurer. Cette vision m'est insupportable, je saute alors sur son visage pour qu'elle me voit, je dois la réconforter ! Mais alors que je pose mes petites mains sur son nez et que je l'appelle du plus fort que je peux, rien ne se passe. Elle continue à pleurer comme si de rien n'était, comme si elle ignorait ma simple présence.

Le reste de la nuit se déroule ainsi jusqu'à ce qu'elle tombe de fatigue, et je reste assis devant elle, dans l'impuissance la plus totale.

 

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