On The Origin Of Species by dood07, thewiking2000
Summary:

Fait par l'auteur :

C'est l'histoire du plus invraisemblable, inconvenable duo et leur lutte pour trouver une place dans cet étrange nouveau monde. L'une est une belle jeune femme, aristocratique et gâtée, seulement intéressée en elle-même. L'autre est un homme excentrique, scientifique et explorateur, animé d'une curiosité insatiable envers la nature et la découverte. Elle est une géante, arrivée ici à cause d'un accident cosmique, et veut partir. Il est un humain qui est venu ici de son plein gré et qui a choisi de rester. Ensemble, ils réussissent à survivre face aux périples de ce monde mystérieux et hostile et parviennent même à se faire quelques amis dans leur aventure.


Lorsque les choses semblent s'arranger, cependant, ils découvrent vite qu'une menace bien plus grande se tapit au fin fond de l'espace, bien plus dangereuse que tout ce qu'ils ont pu affronter auparavant, prête à bondir sur sa proie. Seuls eux ont le pouvoir de l'arrêter, mais choisiront-ils de risquer leur vie pour sauver un monde 
qui n'a jamais était le leur, un monde auquel ils n'appartiennent pas ?


Categories: Adventure, Fantasy, Growing Woman, Insertion, Instant Size Change, Lesbians, Sci-Fi, Vore Characters: None
Growth: Titan (101 ft. to 500 ft.)
Shrink: Minikin (3 in. to 1 in.)
Size Roles: F/f, F/m, FF/f, FF/m
Warnings: This story is for entertainment purposes only.
Challenges: None
Series: None
Chapters: 4 Completed: No Word count: 13348 Read: 14899 Published: September 19 2015 Updated: September 24 2017
Story Notes:

Voici une autre de mes traductions ! Je ne suis donc pas l'auteur, ce dernier est TheWiking2000.

L'histoire originale n'est pas encore parue sur giantessworld, mais voici le lien vers DeviantArt : http://thewiking2000.deviantart.com/gallery/39623673/On-the-Oirgin-of-Species

1. Chapitre 1 : De quoi te souviens-tu Charlie ? by dood07

2. Chapitre 2 : Que la lumière soit by dood07

3. Chapitre 3 : Quel genre d'homme es-tu ? by dood07

4. Chapitre 4 : C'est ainsi que tout commence by dood07

Chapitre 1 : De quoi te souviens-tu Charlie ? by dood07

 

 

De quoi te souviens-tu, Charlie ?

 

 

-"Le cri avait désormais cessé depuis plusieurs minutes, tu vois, et il se tenait debout, regardant dans le vide en direction de la massive porte en bois. Je pense qu'il espérait entendre encore une fois un de ses cris de douleur parce que l'incertitude du silence devait être insupportable. Tu imagines ? Ce n'aurait pas été approprié que le Maître du manoir entre dans la chambre, surtout avec tous les servants qui s'étaient rassemblés autour en ce moment-même. Les choses étaient comme ça à cette époque. C'était un homme respecté, tu vois, pas juste quelqu'un dans sa maison ou sur sa planète mère qu'était Silshire, mais quelqu'un de l'Empire Colonial. C'était simple à voir, tu sais. Il était plus grand que la plupart des gens, avec de larges épaules et des jambes musclées, de longs cheveux bruns coiffés en queue de cheval et une mâchoire carrée. Il venait d'une noble famille qui avait bâti sa fortune sur plusieurs siècles en tant que marchands et vendeurs: un travail honnête, qui méritait le respect même de la part des roturiers. C'était un leader, plus intelligent et doué que les autres, même s'il ne l'avouerait jamais lui-même. Il était toujours honnête et direct, mais jamais prétentieux. De bonnes qualités chez un homme, tu vois. Tout le monde le connaissait comme étant sympathique mais en ce moment-même, tout le monde gardait ses distances, et il y avait une bonne raison."

 

-"Rah putain, je me souviens l'avoir entendu crier en serrant les dents et puis vu foncer sur la porte, alors que nous retenions tous notre souffle, surpris de le voir utiliser des manières et un langage si ordinaire. Les choses étaient différentes à l'époque, est-ce que je te l'ai dit ? Cependant, avant qu'il ne fasse plus de deux pas, il s'arrêta sur place. Je me souviens m'être demandé "a-t-il entendu quelque chose ?". Le hall entier devint aussi silencieux qu'un cimetière alors que nous retenions tous notre souffle et que nous tendions l'oreille. Les grandes portes grincèrent en s'ouvrant affreusement doucement, et en sortit la sage-femme. Ce qu'il vit lui coupa le souffle, et son visage devint aussi blanc que du lait, crois-moi. Le fier et grand homme que nous avions l'habitude de voir semblait avoir perdu la moitié de sa taille. La sage-femme était couverte de sang de sa poitrine jusqu'au bas de sa jupe."

 

-"Tu te souviens, vieil homme, que j'ai déjà entendu cette histoire plein de fois auparavant ?" dit le jeune garçon alors qu'il s'appuyait contre la balustrade en regardant dans la direction de la mer si vaste.

 

-"Alors tu ne veux pas que je continue, Charlie ?" il répondit avec un sourire étrange et un sourcil de travers. Charles se retourna pour le regarder. La moitié du visage du vieil homme pendait comme du linge mouillé et la jambe mécanique était tout ce qui le retenait de tomber au sol. La plupart de ceux qui avaient vécu "la Prise de Greta" ne survivaient pas, mais ce n'était pas le cas du vieil homme. Certains disaient qu'il avait marchandé avec Gorheim, le Dieu des Mers et mari de Greta, qui lui avait offert une vie anormalement longue, une histoire que le vieil homme ne contredisait jamais lorsqu'on lui demandait. La plupart de l'équipe était effrayée de lui et gardait sa distance pour cette raison, mais Charles ne croyait pas aux mythes et légendes. Il n'était pas effrayé et traitait cet homme comme n'importe lequel autre présent sur le pavillon. Ce qui les avait fait devenir de bons amis durant ces dernières années, et ils avaient déjà joué à ce jeu plusieurs fois auparavant, alors le vieil homme connaissait déjà la réponse à sa propre question.

 

Les longs cheveux blonds de Charles virevoltaient dans le vent et même si le vaisseau tapait sur les vagues, il n'avait aucun mal à garder l'équilibre. Le vieil homme non plus. Le vent était en fait dû à des fluctuations du dôme d'oxygène qui recouvrait le pont découvert, et le flottement du bateau sur les vagues était dû aux changements de gravitation des étoiles proches alors que le vaisseau naviguait dans l'espace. Charles sourit avec complicité et le vieil homme continua.

 

-"Bon, où en étais-je ?" dit-il avant de frotter sa barbe blanche pendant quelques secondes, pour faire comme si il ne souvenait plus. Il le faisait fréquemment mais ce n'était qu'un jeu qu'il avait mis en place pour tromper ses camarades. Charles était sûrement le seul à bord à savoir que le vieil homme n'avait aucun soucis de mémoire. "Ça y est, je m'en souviens ! Il tomba à genoux devant la sage-femme et enfonça son visage dans sa jupe avant qu'ils ne tombent tous les deux au sol. Il pleurait. Le Maître du manoir pleurait devant tout le monde, tu vois. Nous aurions tous fait pareil à sa place et certains servants commencèrent à pleurer, alors ne le prends pas mal, mais les choses étaient différentes à l'époque, et c'était un spectacle surréaliste. Le puissant Maître, ce chef de commandement, était effondré et pleurait contre la poitrine d'une sage-femme ordinaire. Je pense que nous ne nous étions jamais rendu compte que derrière cette façade stoïque, ces épaules hautement décorées, se trouvait le cœur d'un homme ordinaire, comme nous. Tout aussi vulnérable."

 

Le vieil homme pouvait dire avec la tête de Charles que cette partie n'avait plus le même effet que d'habitude, mais que le jeune attendait tout de même la suite de l'histoire. -"Et puis elle arriva", le vieil homme reprit, faisant de drôles de mouvements, en espérant raviver l’intérêt du garçon. "De derrière la sage-femme, elle tenait quelque chose entre ses mains. Je pense qu'il s'était dit, juste le temps d'une seconde, que cette jeune femme était sa femme, toujours vivante, mais ce n'était pas le cas. L'esprit peut jouer des tours dans ce genre de situation, tu vois. Il se leva doucement et la regarda, sa propre face couverte de sang de la jupe de l'autre sage-femme, alors que la jeune servante lui tendait le lambeau de vêtement ensanglanté qu'elle portait. Il s'en empara et le prit dans ses bras, son visage exprimant désormais plus de peur que de tristesse. Il le découvrit lentement et nous étions tous en trans, tu vois, craignant le pire. Je me souviens avoir regardé la servante et lui avoir demandé pourquoi elle avait apporté ça ici. Elle me fit simplement taire. Incroyable, ça c'est sûr ! Ce genre de comportement pouvait te faire faire virer à cette époque. Mais avant que je n'ai le temps de lire son rang, nous l'entendîmes tous. Ce n'était rien d'autre qu'une minuscule pleure, mais cela rendait tout le reste sans importance. C'était comme si cet insignifiant petit son faisait disparaître tout le manoir ainsi que chaque mur, ne laissant plus qu'un univers vide avec la simple présence de ce monsieur et de la petite chose dans ses bras. Nous ne pouvions apercevoir ce qu'il voyait depuis notre place, mais nous pouvions voir son visage sans soucis. Et ton père souriait."

 

-"L'histoire devient de plus en plus dramatique à chaque fois que tu la racontes, vieil homme" répondit Charles, toujours regardant par dessus la barre. "Et mon père devient de plus en plus noble aussi, comme si l'histoire ne cessait jamais de se réécrire."

 

-"Ne crois pas ce que les autres te racontent, Charlie ! Ils ne connaissaient pas ton père aussi bien que moi, et si ça avait été le cas ils sont sûrement trop effrayés pour raconter la vérité" répliqua le vieil homme, vraisemblablement en colère.

 

-"La vérité ?" demanda Charles, regardant le vieil homme cette fois. "La vérité est que mon père est mort en traître au Royaume. Il a apporté la honte au nom de la famille Starwind. Un nom qui était depuis des siècles symbole de bonté..."

 

-"Tu mens Charlie ! Ce ne sont que des mensonges !" l'interrompit le vieil homme. "Tu étais très petit quand c'est arrivé. Ta voix n'avait pas encore mué et..."

 

-"Il m'a abandonné" l'interrompit Charles à son tour, mais en gardant sa voix basse. "Il m'a abandonné alors que je n'étais qu'un enfant dans un port, au milieu d'un monde inconnu et il a mit les voile. Je le sais parfaitement. Je sais aussi qu'il a détruit trois vaisseaux de combat et sacrifié trois cents quatre vingt douze innocents soldats Impériaux avant que lui et l'Orcha soient détruits par le Charcharadon, avec la Couronne sur l'étendard, le meilleur vaisseau de combat jamais construit, commandé par le Roi Henry lui-même !" Charles avait haussé le ton et ses derniers mots avaient été criés si fort que certains de ses compagnons avaient tourné leur tête pour voir ce qui se passait. Ils se remirent vite au travail.

 

-"L'Orcha était le meilleur vaisseau de combat jamais construit, mais tu ne peux pas le savoir, parce que tu crois seulement ce qu'on t'a dit, Charlie. La sagesse n'est pas de croire ce que les hommes puissants te disent, mais ce que l'évidence te dit. Souviens-t'en." dit le vieil homme d'un ton banal, s'étant désormais calmé. Charles ne répondit pas alors le vieil lui demanda "De quoi te souviens-tu exactement ? Pas ce qu'on t'a dit de ce qui s'est passé, mais ce dont tu te souviens ? Qu'as-tu vu ?"

 

Chapitre 2 : Que la lumière soit by dood07

-"Il n'y a que des arbres" dit Clair avec son accent du sud tout en balançant ses mains, montrant qu'elle laissait tomber. "Enfin, sérieux ! qu'est-ce qu'on cherche de toute façon ?"

-"C'est juste là, idiote. Sur la feuille que le prof nous a filé quand on est arrivées" répondit Jennifer en pointant le morceau de papier que Clair tenait. "Tu vois ? Juste là."

Clair regarda où Jennifer pointait et se gratta la tête. "Ouais, je sais. Mais qu'est-ce que c'est que.. Ce truc ?

C'est Espagnol ? Qu'est-ce qu'une Chrypososis Texan ?"

-"J'en sais rien mais il y a des images sur le côté..." Commença Jennifer, mais elle fut coupée par un garçon qui était venu les aider.

-"C'est le nom scientifique de l'astre doré du Texas, une fleur, et ça se prononce Chrysopsis Texana. C'est du latin. Le latin est une langue morte qui était parlée par les Romains, mais on l'utilise..."

-"On a compris l'intello !" Répliqua Jennifer. "Maintenant dégage, on ne veut pas être vues avec toi."

Les deux filles étaient meilleures amies depuis qu'elles étaient toute petites. Elle ont grandi dans le même quartier et les deux familles étaient toujours allées à la même église, tout comme la quasi totalité des gens de cette petite ville rurale. Elles formaient avec Mary-Jane et Melany la bande populaire du lycée local. Elles étaient belles, en terminale et dans l'équipe des Cheerleaders, donc celles avec qui tous les garçons avaient envie de devenir ami et dont les filles étaient jalouses. Toutes les filles sauf une, qui les ennuyait vraiment depuis qu'elle était arrivée ici. Ce n'était pas juste qu'elle ne voulait pas se soumettre, mais elle les regardait littéralement de haut, plus grande que les deux physiquement, et socialement apparemment, car elle n'avait aucun respect pour la hiérarchie de l'école.

Le regard de Jennifer se faufilait entre les arbres et buissons pour voir cette nouvelle fille, et elle s'aperçut qu'elle avait sûrement collecté la plupart des choses qu'avait demandé le prof, vu à quel point son panier était plein.

Clair remarqua ce que Jennifer regardait.

-"Arg ! Combien de temps elle compte rester ?" demanda Clair avec une pointe de frustration. Elle et les autres avaient eu de devenir amis avec la nouvelle lorsqu'ils l'avaient vue arriver, ils pensaient que ce serait un excellent plus à leur équipe de cheerleaders. Sa réponse avait été courte et négative. Elle avait répondu qu'elle ne venait pas en Amérique pour le foot, encore moins pour l'encourager. Quoi ? Je lui offre une chance de faire partie du groupe le plus populaire dès qu'elle arrive et elle refuse ? Et elle se fout du football ? Qui est-ce qu'elle croit qu'elle est ? Clair se souvient d'avoir penser.

-"Mary-Jane a dit qu'elle lui avait parlé en cours d'anglais parce qu'elles avaient un truc à faire ensemble et elle viendrait de Norvège, ou... Non, de Suisse ou quelque chose comme ça. Un de ces pays Viking. Sa famille est ici pour le boulot ou un truc du genre je crois, et elle reste juste pour le semestre."

Même si la nouvelle ne leur avait encore jamais rien dit d'insultant, ils se sentaient tous intimidés par cette fille. Il y avait quelque chose chez elle, de...différent. La façon dont elle marchait était différente. La confiance présente dans chaque pas qu'elle faisait. Tellement sûre d'elle, se dit Jennifer. Elle s'habillait différemment. Elle n'avait pas cet accent du Sud, mais personne n'aurait pu deviner que l'anglais n'était pas sa langue maternelle.

Puis c'était la façon dont elle prononçait les mots, jamais plus de deux ou trois, qui la rendait si arrogante et snob. Mais le pire c'était qu'elle avait un physique tellement différent. Elle était plus grande que la plupart des ses camarades et fine, mais elle avait pourtant des seins si gros qu'elle attirait l'attention de tous les garçons qui était auparavant portée à Clair et ses amies. Mary-Jane disait que la nouvelle avait travaillé comme mannequin en Europe ou un truc comme ça. Le fait qu'elle ait de longs cheveux roux et quelques tâches de rousseur n'aidait en rien. Elle ne portait quasiment pas de maquillage d'ailleurs, parce que sa beauté naturelle était tout aussi menaçante pour les autres filles.

-"Tu sais, c'est des riches Européens, tu le savais ?" dit Clair.

-"Les Européens riches sont riches comment ?" demanda Jennifer, apparemment confuse.

-"J'en sais rien. Mais tu vois, c'est un peu comme si ils avaient tellement d'argent et depuis tellement longtemps qu'ils ont même pas besoin de montrer qu'ils en ont, tu sais ?" dit Clair. "À ce qui paraît son père est là pour racheter de l'usine. Toute l'usine. D'ailleurs, c'est pas là que ton père bosse ?"

Jennifer regarda simplement Clair, l'air ennuyée. Clair comprit l'idée et se remit à chercher cette "fleur Espagnole".

De l'autre côté de la clairière, le garçon qui avait essayé d'aider Clair et Jennifer venait de trouver la dernière fleur de la liste et marcha dans sa direction. Lorsqu'il se pencha et prit la fleur il vit une paire de pieds avec des sandales juste devant lui. Ses yeux suivirent les lanières alors qu'elles se croisaient autour du pied et remontaient jusqu'à un paire de mollets, il passa une jupe courte de couleur beige avec une ceinture couverte d'anneaux dorés, par-dessus un ventre plat ferme et une poitrine couverte par un haut de la même couleur que la jupe, plus haut jusqu'aux yeux verts de la nouvelle, qui était debout juste à côté de lui et regardait la fleur qu'il avait désormais posé dans son panier.

-"Oh, c'est... J-je..." dit-il en reculant d'un pas et en pointant la fleur qu'il venait de cueillir. "E-elle était à toi ?"

Elle hocha simplement la tête.

-"Oh. D-d'accord. Alors, tu..." Punaise qu'elle est bonne, se dit-il en la regardant. Son coeur battait la chamade.

Et je suis en train de lui parler ! Pourquoi est-ce que je bégaye ? Arrête de bégayer Michael !, il se dit à lui-même. Dis quelque chose de cool, ce sera sûrement ta seule chance. "Une jolie fleur pour... euh... pour une... une toi..." Son visage rougit alors qu'il lui tendait la fleur.

Elle se pencha en avant, prit la fleur et la posa dans son panier.

-"Merci" fut tout ce qu'elle dit. Elle ne sourit pas et même si elle semblait polie elle n'avait aucunement l'envie de le remercier sincèrement. Elle se retourna et partit.

Merde, qu'est-ce que c'était ? Est-ce que c'était ma chance ? Non, il faut que j'essaie encore et je ne peux pas foirer ce coup-là ! Michael couru rapidement pour rattraper la nouvelle. Son esprit était si occupé à réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir lui dire qu'il ne prêta pas assez attention à son environnement. Il trébucha sur un tronc d'arbre mort juste au moment où il la rattrapait, ce qui le fit tomber sur le dos juste devant elle. Il entendit

Jennifer et Clair rirent au loin.

C'est le moment le plus embarrassant de toute ma vie, se dit-il alors que, pour la deuxième fois aujourd'hui, il se retrouvait à regarder d'en bas la nouvelle. Elle apparaissait comme une géante vue d'ici, se tenant aussi haute que les arbres alentours, regardant en bas vers lui. Je veux mourir ! J'aimerais presque qu'elle soit vraiment géante, qu'elle me prenne dans sa main et qu'elle me mange ou n'importe quoi d'autre pourvu que ça se termine.

-"Ça va ?" demanda-t-elle même si le ton de sa voix semblait plus ennuyé qu'inquiet.

Elle me parle ! Elle me parle en ce moment-même !, pensa-t-il, devenant vite très excité.

-"Je vais bien !" dit-il anormalement fort. Ce n'est pas le moment le plus embarrassant de toute ma vie, c'est le meilleur ! Il entendit Jennifer et Clair continuer à rigoler, mais il n'y prêta pas attention.

Il se releva rapidement avec un immense sourire sur le visage. La nouvelle le regarda, soupira, roula des yeux et recommença à marcher, l'obligeant à prendre plusieurs pas pour la rattraper.

-"Je m'appelle Michael d'ailleurs." Elle ne répondit pas. "Je connais ton nom" Il continua. "Tu es Élénore, l'élève du programme d'échange d'étudiant, c'est ça ? Pourquoi est-ce que tu as accepté ce voyage d'ailleurs ? Je ne pensais pas que tu étais fan de biologie, si ?"

-"C'est vrai." Elle répondit tout en continuant à regarder devant elle.

-"Ah. D'accord." répondit-il. Ça ne marchait pas franchement. "C'est sympa. Bien sûr, tu n'es pas obligée d'aimer la bio pour avoir envie d'avoir un jour de cours en moins. Je te comprends parfaitement. Ce sont des points faciles, et puis se balader avec ce temps c'est bien sympa. Ne pas avoir à rester assis dans une classe. Le soleil brille, mais il ne fait pas trop beau. Chaud ! Non, enfin je veux dire, il ne fait pas trop chaud !" Il s'arrêta. "Belle journée quoi, hein ?"

Elle ne dit rien mais continua à marcher.

-"Tu sais je ne t'ai pas vu, ni toi ni ta famille, à l'église. Est-ce que vous allez à une autre église ?" il demanda, ayant du mal à trouver un sujet de conversation. La religion en était toujours un bon d'après son expérience. Un bon moyen de rassembler les gens.

-"Non."

Ou peut-être que non.

"P-presque tout le monde va à la même église, vu comme le village est petit et tout. C'est un bon endroit pour se faire des amis et ce serait amusant si tu venais. Pourquoi ne pas venir ce dimanche ?"

-"Je ne pense pas."

N'allait-elle pas du tout à l'église, pensa-t-il. Il connaissait quelques amis qui n'y allaient pas très souvent, mais c'était des Goths; tous habillés en noir avec du maquillage noir. Ils étaient encore moins populaires que les intellos. Apparemment la nouvelle n'était pas comme eux. Mais peut-être que les choses étaient différentes de là où elle venait.

-"Mais... mais, tu crois en Dieu bien, hein ?" demanda-t-il. Michael avait l'impression qu'il n'avait même pas besoin de demander, la réponse était évidente, mais ça lui faisait du bien de se trouver au moins un point commun avec elle.

-"Nope."

La réponse ne s’imprégna pas au début. Pour une seconde Michael avait cru entendre "ouaipe", mais il réalisa vite que ce n'était pas la cas. Il examina son visage, essayent de voir si elle ne blaguait pas mais elle était aussi stoïque qu'à son habitude.

-"M-mais... Enfin... Tu n'es... Pas une Goth, si ?"

Pour la première fois depuis qu'ils s'étaient rencontrés elle se retourna pour le regarder et montra enfin une émotion, même si ce n'était pas le genre qu'il attendait. Elle avait l'air de trouver la question bizarre et surprenante à la fois.

-"Une Goth ?"

-"Non ! Enfin. Bien sûr que t'es pas une Goth ! Ça se voit, c'est certain. C'est juste que..." Michael avait du mal à trouver ses mots. Est-ce que je dois continuer ou m'arrêter ?, se demanda-t-il. Elle devait sûrement rigoler. Comment quelqu'un comme elle pourrait ne pas croire en Dieu ? Pour Michael, qui avait grandi dans ce monde, ne pas croire en Dieu était plus ou moins impensable.

-"Tu rigolais, c'est ça ? Tu crois en Dieu, c'est juste que..."

-"Non, je n'y crois pas." Elle l'interrompit comme de rien mais avec un ton qui indiquait qu'elle voulait terminer la conversation. De retour à son stoïcisme habituel.

Elle ne se moquait pas, pensa-t-il. Et puis comme elle a répondu banalement ! Elle ne semblait pas concernée du tout, comme si elle n'avait pas besoin de s'inquiéter de l'existence de Dieu. Peut-être que les choses étaient comme ça de là où elle venait, se raisonna-t-il. L'incompatibilité dans l'esprit de Michael entre la beauté qui se tenait devant lui et son intervention lui disant qu'elle pouvait être jugée digne d'être brûlée dans un lac de flammes pour l'éternité était trop grande pour lui. De toute façon il n'était sûr de croire en tout ça lui-même, mais tout le monde y croyait, alors il ne s'était jamais trop questionné à ce sujet. Plus par mécanisme de défense qu'autre chose il avait refusé d'en parler. Il ne voulait juste pas y penser.

-"D'accord. C'est bon, je suppose. Je ne sais pas non plus si j'y crois." il continua, mais en faisant très attention avec les mots qu'il utilisait. Élénore, de son côté, ne semblait pas du tout concernée par la nature de la conversation. "Alors.." il se sentait désespéré et voulait absolument changer de sujet. "Est-ce que quelqu'un t'as proposé pour le bal ?" Voilà, je l'ai dit !

-"Oui"

Idiot, idiot ! Bien sûr que quelqu'un lui a demandé pour le bal ! Enfin, regarde là ! Elle est ravissante !

-"Ok, je m'y attendais, bien sûr. Que tu aies déjà un rendez-vous au bal vu comme tu... E-enfin, tu sais. Tu es toute, et tout et tout." dit-il en faisant de grands mouvements dans sa direction. Même si Michael savait qu'il n'avait aucune chance face aux garçons les plus populaires, il semblait quand-même très déçu.

-"J'ai pas voulu." répondit-elle.

-"Qu'est-ce que tu veux dire.. T'as pas voulu qu'on te propose de venir ?" demanda-t-il, visiblement surpris et, à son plus grand regret, un peu trop heureux en même temps.

-"Si si mais je leur ai dit non."

C'est ma chance ! Elle est belle, intelligente et sans invitation au bal. Bien sûr elle est athée mais, sérieux quoi !

Regardez-là ! Qu'est-ce que j'ai à perdre ? C'est l'occasion Michael, saisie-là ! Il accéléra ses pas pour la devancer et s'arrêta, l'obligeant à faire de même. Il pencha un peu sa tête en arrière, puisqu'elle était plus grande que lui, afin de pouvoir la regarder directement dans ses yeux verts.

-"Élénore, est-ce que tu me ferais l'honneur de m'accompagner au bal ?" demanda-t-il et il fut soulagé d'avoir pu terminer la question sans bégayer et passer pour un idiot. Oui, je l'ai fait !

-"Non, mais c'est gentil d'avoir demandé." dit-elle en jetant une mèche de ses cheveux roux par dessus son épaule et en marchant à côté de lui. Michael, de son côté, ne pouvait plus bouger un muscle. Il resta béant et baissa les épaules, effondré.

-"Allez tout le monde, c'est l'heure ! Venez ici." appela Mr Martin en secouant les bras pour attirer l'attention de tout le monde. "Il nous reste une demi-heure avant que le bus n'arrive, alors on va se rassembler vite fait et regarder vos trouvailles, d'accord ?"

Tout le monde, environ vingts étudiants, arrivèrent ensemble à une vitesse atrocement lente selon l'opinion de Mr Martin, devant l'arbre à côté duquel il se tenait. Il dut crier une fois de plus pour calmer tout le monde et les faire taire, afin de pouvoir terminer son cours et d'arriver à l'heure pour son match de football qui, il se savait, débutait dans moins d'une heure.

"Allez," continua-t-il. "Vous avez tous eu une liste de fleurs à collecter selon si elles étaient d'origine américaine ou non. Il y avait..." Il s'arrêta soudainement, et leva les yeux. "Mary-Jane, de quoi parle-tu avec Clair qui est si important que ça ne peut pas attendre quelques minutes ?" Tout le monde se retourna dans sa direction alors qu'elle se peignait les cheveux avec ses doigts.

-"Rien de spécial ! On disait juste que vous étiez ravissant aujourd'hui, vous savez, avec cet habit d'exploration !" répondit-elle joyeusement en mâchant son chewing-gum et en bouclant ses longs cheveux bruns d'un doigt. "C'est tout."

-"Bien Mary-Jane, ça suffit !" Il y avait une certaine moquerie dans la remarque de l'élève mais Mr Martin n'avait pas l'air d'être inquiet. Il était habitué à s'occuper des étudiants.

-"Peut-on continuer du coup ? Très bien." Il récupéra la liste depuis son sac à dos. "Il y avait vingts choses à collecter. Est-ce que certains en ont trouvé plus que cinq ?" La moitié des élèves levèrent la main. "Plus de dix ?" Seulement trois mains se levèrent cette fois. "Bon, et bien j'ai peur de le demander mais, est-ce que quelqu'un en a ramassé plus de quinze ?" questionna-t-il. Les têtes se tournèrent de droite à gauche alors que tout le monde essayait de voir ce que les autres avaient fait. Seulement deux mains se levèrent en l'air. L'une était à Michael et l'autre à la nouvelle.

-"C'est très bien ! Est-ce que vous avez tous les deux vu avec Mr Donald pour voir si vous aviez trouvé les bonnes ?" demanda-t-il et Michael répondit avec un bruyant oui alors que la nouvelle hocha simplement la tête mais ne dit rien. 

-"Sale pute, toujours à vouloir être le centre d'attention." Clair marmonna en croisant les bras. Elle n'avait pas trouvé un seul spécimen.

"J'en ai dix-neuf, Mr Martin ! J'avais trouvé les vingt, mais la nouvelle m'a volé la dernière du panier quand je regardais pas ! Et en plus elle est athéiste !" cria Michael en pointant Élénore.
Tout le monde sursauta et un bruyant murmure s'installa dans la foule. Mr Martin dut crier pour les faire taire.

-"Ça suffit, taisez-vous !" Il se retourna vers la nouvelle. "Élénore, c'est ça ?" Elle hocha encore la tête mais assez étrangement elle ne semblait pas troublée du tout par le fait d'avoir été appelée athée.

-"Élénore, est-ce que c'est vrai ?" demanda-t-il et tous les élèves s'étaient désormais tus et la regardaient, attendant une réponse. 

-"Est-ce que quoi est vrai, Mr Martin ?" dit-elle à son tour, comme pour défier le prof de répéter la seconde accusation.

-"Est-ce que c'est vrai que tu as pris le spécimen du panier de Michael quand il ne regardait pas ?"

-"Non, Mr Martin, il était très franchement en train de regarder..." Elle fit un sourire mesquin en se tournant vers

Michael, manifestant une pose plus sexy et attendant quelques secondes avant de continuer. "... Il me regardait de partout quand je l'ai prise."

Le rire des étudiants explosa et Mr Martin n'eut d'autre choix que d'attendre. Mais avant qu'il ne s'arrête, il sentit quelque chose gêner ses yeux. Il retira ses lunettes, regarda en l'air et il eut l'impression que le soleil était devenu beaucoup plus brillant, presque aveuglant. Ce n'est pas possible ?, pensa-t-il. Il entendit un étrange bruit sourd, provenant de tout autour d'eux alors que le sol se mit à trembler. Les rires laissèrent vite place à des cris alors qu'une énorme explosion accompagnée d'un flash lumineux envoya tout le monde et tous les alentours valser en l'air pendant quelques brèves secondes avant que tout n'implose en obscurité et en silence complet...

Chapitre 3 : Quel genre d'homme es-tu ? by dood07


-"Accroche-toi, Charlie !" s'exclama le Capitaine depuis les ponts. "C'en en est une grosse ce coup-ci !"

-"Aïe aïe aïe Capitaine !" Le jeune garçon sourit, haussa les épaules et s'assura que sa prise était solide. Il regarda l'étoile au loin et elle ne semblait pas encore plus grande que les autres tout autour. Il plissa ses yeux bleus et poussa sur le côté une mèche de long cheveux blonds, essayant d'y voir plus clair. Elle devenait de plus en plus lumineuse à chaque seconde. Ça n'a pas l'air si gros, pensa-t-il.

Soudainement il fut aveuglé par un flash lumineux alors qu'ils pénétraient le champ gravitationnel de l'étoile la plus proche, ce qui secoua tout le vaisseau, faisant presque perdre l'équilibre au garçon. Le contre-balancement du vaisseau fut tout aussi violent et il envoya valser le jeune garçon. La ligne de vie accrochée à sa taille était tout ce qui le retenait d'être expulsé dans l'espace alors que les générateurs de gravité du vaisseau avaient été arrêtés par l'onde de choc (comme d'habitude, ils ne pouvaient pas fonctionner à de telles vitesses dans ce genre de champ gravitationnel) et ils avaient besoin de temps pour se recalibrer.

Ils franchirent aussitôt la portée de l'étoile et le garçon tomba au sol avec un bruit sourd alors que les générateurs de gravité se remettaient en marche.

-"Est-ce que tout va bien, Charlie ?" demanda le capitaine alors qu'il venait à lui et lui offrait sa main, l'aidant à se relever. Le garçon avait un sourire radieux sur son visage.

-"C'était trop bien père ! Est-ce qu'on peut le refaire ?!"

-"Tu ne devrais pas jouer à risquer ta vie, Charlie." dit le Capitaine d'une voix terne. "Et souviens-toi que quand on est sur le vaisseau tu dois t'adresser à moi par mon rang."

-"Je suis désolé, Capitaine." répondit le garçon, baissant la tête avec honte. Le Capitaine le regarda avec une expression sérieuse pendant quelques secondes puis sourit et frotta les cheveux du garçon avec sa main.

-"Il faudra qu'on y repasse pour le retour, tu sais ?"

Le garçon sourit alors que le père le prenait dans ses bras et ils se dirigèrent tous les deux vers la poupe.

La mère de l'enfant était morte en lui donnant naissance, le laissant seul avec son père qui était sans autre terme un homme extraordinaire. Il était Sir George Starwind, Capitaine de l'Orcha et Commandant de la Flotte Silitar, aimé et respecté de tout l'Empire Colonial. Il avait même eu l'honneur de rencontrer le dernier Roi Aerthur le Juste dans le Palais d'Highland plusieurs fois, et ce Roi adorait entendre les récits des aventures de Sir Starwind. Les Highlanders étaient la première civilisation à avoir découvert le voyage interstellaire et chaque nouvelle colonie qui intégrait l'Empire Colonial offrait ses troupes et vaisseaux à l'énorme et toujours grandissante Flotte Royale. Une de ces colonies était Silshire, foyer de la famille Starwind qui, unie avec l'Empire Colonial durant le règne du Roi Aerthur le Juste et de Sir Starwind, Commandant de la Flotte Silitar, avait renforcé la Flotte Royale de son propre drapeau. À cause des anciennes traditions de recherches et escapades marines, Sir Starwind fut demandé par la Couronne pour localiser et rallier tous les nouveaux mondes à l'Empire. Les temps étaient si bons et même si l'allégeance à l'Empire s'accompagnait de taxes élevées, tous les mondes avaient été plus que d'accord pour sa rallier à la Couronne. Le dernier Roi était connu pour être juste et honnête et les nouvelles opportunités de commerce remboursaient à elles seules les taxes. L'Empire apportait avec lui la culture et la technologie, ce qui faisait prospérer les nouvelles colonies.

Après le décès de sa femme, Starwind avait vendu le manoir Starwind, même si il avait été dans la famille depuis des générations, car il lui rappelait trop la perte de sa bien aimée. Le vaisseau était devenu leur maison et le garçon accompagnait son père durant ses voyages dans le multivers. Ça ne dérangeait pas Charles. Lorsque son père dirigeait son attention aux tâches assignées, le garçon avait ses propres machines, se déplaçant avec l'habilité d'un animal ou bien jouant le capitaine en lançant des ordres à l'équipage comme charger les canons ou prêt à aborder, et les hommes jouaient avec lui, laissant libre cours aux fantasmes du jeune garçon. Même son père n'était pas embêté par ses jeux, en partie car l'esprit joyeux du garçon remontait toujours le moral de l'équipage, mais aussi parce qu'il voulait que son fils ait une éducation correcte. Il avait employé d'innombrables hommes ces dernières années pour essayer de captiver l'attention du jeune garçon mais sans résultat. Même si il s'en sortait très bien à tous les tests, il s'ennuyait vite et devenait malicieux, allant jusqu'à faire des blagues aux professeurs ou à s'embrouiller avec eux et ils abandonnaient vite. Son père était heureux de voir que Charles portait un intérêt certain aux engins à bord, car il s'asseyait souvent et les regardait juste fonctionner. Il prenait aussi des livres et son père avait donc décidé de stocker des tonnes de livres dans la bibliothèque à bord. Chacun voyait que le garçon avait un cerveau développé mais son intérêt se rapprochait toujours plus des hommes et aventures que de l'académie. Le jeune Charles voulait apparemment faire comme son père.

-"Il y a quelque chose d'important que vous devez voir, Capitaine." dit le garçon avec impatience alors qu'il prit de l'avance sur son père vers la cabine, se dirigeant directement dans ses propres quartiers. Il en sortit quelques minutes plus tard avec ce qui semblait être un petit oiseau de métal dans les mains.

-"Je l'ai construit moi-même ! Il ressemble à un oiseau, je sais, mais c'est vraiment une machine ! Tu vois ?" Il tint l'oiseau devant le visage de son père. "C'est basé sur des schémas et croquis que j'ai eu des gens qu'on a rencontré sur Perk 2k3, et il a un radar et des jumelles et un décapsuleur et..." Charles pouvait voir que son père était juste en train d'hocher la tête par automatisme, probablement plus concentré sur les tâches qui l'attendaient. "C'est un aviateur mécanique poli-fonctionnel" continua Charles, "mais je l'appelle juste Poli."

-"C'est très malin, Charlie." dit son père en souriant alors qu'une lumière rouge clignota, signalant un appel entrant de la commande centrale. Le garçon n'eut pas plus besoin que d'un regard de son père pour comprendre que c'était important et qu'il devait se taire.

-"C'est le Capitaine... Oui, Sir... Oui, Sir... On vient juste de la passer, Sir..." Répondait son père avec ce même sourire sur son visage, mais son expression devint soudainement plus sérieuse. "Oui, Sir... Je ferai mon rapport lorsque ce sera terminé, Sir." Il appuya sur un bouton qui fit disparaître la lumière rouge et il regarda son fils mais ne dit rien. À la place il se leva et donna l'ordre aux pilotes de modifier l'itinéraire.

Ils saccostèrent quelques jours plus tard sur un monde désolé et cette fois, à la plus grande déception de Charlie, il ne fut pas autorisé à descendre, ce qui n'était auparavant jamais arrivé. Son père lui avait à peine parlé durant ces derniers jours et il avait pris avec lui une escouade d'hommes lourdement armés alors qu'il s'en allait parler au gouverneur de ces très clairement pauvres gens.

Plus tard dans la journée, le convoi revint et Charles pouvait voir qu'il n'y avait eu aucun combat mais l'expression de son père était tellement sérieuse. Il marcha à côté de son fils sans le regarder mais en frottant rapidement ses cheveux, puis se retira dans ses quartiers. Il y avait anguille sous roche. La curiosité finit par battre Charlie et même si il savait qu'il ne devait pas, il ne put résister. Il se faufila dans un conduit de ventilation qu'il connaissait d'expérience et écouta silencieusement. Son père communiquait avec la commande centrale.

-"C'est le Capitaine... Oui, Sir... Nous l'avons fait, Sir." Sa voix était sans émotion. "Sir, ils n'ont rien à donner. Après la tempête de soleil qui les a frappé l'année dernière ils n'ont presque pas réussi à faire pousser de graines. Ils peuvent à peine nourrir leurs propres enfants... Je comprends, Sir..." C'est au bout de quelques secondes d'écoute que Charles se rendit compte que son père parlait en serrant les dents, commençant clairement à s'énerver. "Je connais mes devoirs, Sir !"

Ce n'est pas bon, conclut Charlie. Il n'avait encore jamais entendu son père s'énerver comme ça. Pas une seule fois. Après une très longue pause, la conversation prit un nouveau tournant.

-"C'est le Cap-... Votre Majesté ?" Le père de Charles s'arrêta, clairement étonné par l'intervention du Roi Henry lui-même. Le dernier Roi Aerthur le Juste avait deux enfants. Des jumeaux en fait. Edward était le premier né et héritier du trône mais il mourut dans de mystérieuses conditions lors d'un accident de chasse il y a quelques années. La perte de son enfant favori ne cacha pas le mécontentement qu'avait le Roi Aerthur envers son fils Henry qui n'avait montré aucun sens de justice, d'honneur ou même de capacité à régner et cela fut trop pour le vieil homme, il fut donc emporté par l'Emprise de Greta, laissant Henry en seul héritier. Sir Starwind avait juré allégeance au nouveau Roi, comme tous les autres, mais ils savaient tous les deux depuis le début qu'ils ne s'aimaient ni l'un ni l'autre. "Mon Roi, je ne... Ce sont des gens innocents, mon Roi ! Non... Je ne peux pas vous laisser faire ça... Alors qu'il en soit ainsi !"

Alors que ces mots durs terminaient la conversation, Charles s'en alla vite et alla s'asseoir à son bureau alors qu'il entendait son père approcher de sa chambre.

-"Qu'est-ce qui ne va pas, Capitaine ?" demanda Charles, en essayant de cacher le fait qu'il ait entendu toute la conversation.

-"Appelle-moi papa, Charlie." répondit-il, puis il s'arrêta pour réfléchir au meilleur moyen d'agencer ce qu'il voulait dire. "Tu sais, je t'ai toujours dit que les devoirs d'un homme doivent être prioritaires ? Tous les hommes ont des devoirs, et parfois certains devoirs sont en conflits les uns avec les autres, ce qui t'oblige à faire un choix. Quand ça arrive, c'est dans ces moments que tu décides quel genre d'homme tu es."

Charles regarda son père, pas sûr de comprendre ce qu'il essayait de lui dire. Son père s'en rendait compte, alors il continua.

-"J'ai fait un de ces choix aujourd'hui, mon fils, et maintenant il va falloir que je me débrouille avec les conséquences que ça va engendrer. Je n'ai jamais voulu que ça arrive, mais..." Il prit une grande inspiration et se donna du courage. "Fils, je ne peux pas te prendre avec moi."

 

Chapitre 4 : C'est ainsi que tout commence by dood07



Elle marchait le long de l'allée, ses hanches se balançant d'un côté à l'autre dans un surplus de confiance. Ses longs cheveux roux dansaient comme s'ils étaient en vie alors que les flashs illuminaient son visage. Les sous-vêtements qu'elle portait étaient fait d'une culotte bleue et d'un soutient-gorge de la même couleur, dessinés et produits par Lagerci lui-même, agrémentés d'une paire de sandales marrons à sangles qui montaient le long de ses pieds jusqu'à ses chevilles parfaites. Des ailes d'ange la suivaient de près, attachées à son dos, rendant l'effet plus spectaculaire encore. Son nom était Élénore, elle était sexy et elle le savait. J'adore ça, pensa-t-elle alors qu'elle s'arrêtait au bout de la rampe et fit demi-tour. Et ils m'adorent !

Une fois le spectacle terminé, elle et les filles eurent leur champagne dans les vestiaires. Les designers et certaines célébrités ainsi que certains membres de la presse étaient venues pour les complimenter pour ce fabuleux spectacle. La fille la moins expérimentée courait dans tous les sens en allant parler à toutes les plus connues, essayant de se faire reconnaître et les complimentant pour leur performance. Au contraire, Élénore, plus souvent appelé par son surnom Elli, et Tasha, les deux filles les plus habituées, étaient assises dans de grands fauteuils rouges, ayant attrapé la bouteille de champagne et se parlant l'une en face de l'autre.

Elli avait toujours trouvé du charme chez Tasha. Ses longs cheveux bruns allaient parfaitement avec ses yeux étonnamment bleus au milieu de ce magnifique visage métisse qu'elle possédait. Cependant son corps n'était pas celui d'un modèle ordinaire : elle avait des hanches et des seins plus gros que ce que vous pouvez attendre chez ce genre de femme, mais c'était aussi le cas d'Elli. Peut-être que c'est pour ça que je la trouve si sexy ?, raisonna-t-elle. Elli ne savait pas trop si Tasha était dans ce genre de truc elle-aussi. Elli n'en était pas sûre, mais elle appréciait la beauté n'importe où elle la trouvait et serait heureuse de montrer à Tasha comme elle appréciait la sienne dans des conditions plus privées. Juste elles deux.

La nuit se passa comme d'habitude. Elles furent simplement récupérées par une limousine puis apportées dans une des meilleures boîtes de la ville. Le DJ mixait la dernière musique sortie alors qu'elles se faisaient servir du champagne depuis des bouteilles de 15 litres et posaient pour le patron, des célébrités et des habitués. Alors que la nuit touchait à sa fin, Elli sentit qu'elle avait bu suffisamment de champagne et elle se dirigea vers Tasha, qui se trouvait sur la piste avec un gars. Elli le poussa sur le côté et se rapprocha de Tasha, faisant parcourir ses mains le long de son torse jusqu'à ses fesses, histoire de voir comment elle réagissait. Tasha semblait surprise au début, puis elle sourit, ses dents blanches rayonnant avec la boule à paillettes.

Elles rentrèrent à l'hôtel et avant qu'Elli eut le temps de proposer de commander un peu de champagne, Tasha retira ses chaussures, les jeta dans un coin de la chambre et embrassa Elli. Elli lâcha le téléphone, laissant parler le room service dans le vide, et elle retourna le baiser à Tasha. Sa langue explorait chaque recoin de sa bouche succulente alors que ses mains exploraient son corps chaud et doux, retirant le moindre vêtement qu'il restait.

Elles tombèrent toutes les deux sur le lit et s’enlacèrent. Tasha poussa Elli contre les oreillers et fit des baisers sur son cou avant de sucer le lobe de son oreille. Sa langue se dirigea ensuite plein Sud, léchant sa poitrine, puis elle s'arrêta sur son téton. Elle le lécha, le suça et le mordit doucement.

-"C'est tellement bon !", gémit Elli.

Prenant le contrôle, Elli attrapa les cheveux de Tasha et déplaça sa tête plus bas, en direction de son sexe parfaitement épilé. Elle la voulait maintenant, et elle ne pouvait pas attendre plus longtemps. Plutôt que d'avoir ce qu'elle espérait, elle senti Tasha lécher sa main. C'est étrange, mais bon, si dit-elle avant de rediriger Tasha. Encore, elle sentit Tasha lécher son autre main.

-"Tasha ?' demanda-t-elle en respirant avec force. "Qu'est-ce que tu fais ?"

Tasha ne répondit pas mais continua à lécher et sucer la main d'Elli. Ça devient vraiment bizarre, se dit Elli alors qu'elle essayait de retirer sa main. Elle ne pouvait pas. Qu'est-ce que-. Elle essaya encore, mais cette fois elle ne pouvait ni bouger sa main, ni aucune autre partie de son corps, et pourtant elle sentait encore que quelque chose touchait sa main.

-"Qu'est-ce que c'est ?" s'écria-t-elle, alors que les murs autour d'elle devinrent noirs et que Tasha disparut.

-"Qu'est-ce qui m'arrive ?"

***

Est-ce que quelque chose touche ma main ?, pensa Elli alors qu'elle sentait un truc en contact avec ses doigts, mais elle ne savait pas si c'était réel ou si elle le rêvait. Elle ne pouvait pas bouger, peu importe à quel point elle forçait. Elle pouvait cependant réfléchir clairement, elle conclut donc que si c'était un rêve, et il était très bien fait.

Qu'est-ce qui s'était passé ? Elle essaya de se concentrer et de s'éloigner de ce rêve pour approcher la réalité, peu importe ce que la réalité pouvait bien être à ce moment. Elle essaya de vider son esprit. Elle se souvint avoir été avec ses camarades, mais elle ne pouvait se rappeler d'aucun détail ou de ce qu'ils faisaient tous ensemble. Une lumière !, se rappela-t-elle. Il y avait eu une lumière et un bruit sourd. Rapidement, elle arrêta d'y réfléchir, ne voulant poursuivre. Car, elle le craignait, s'il y avait eu une lumière et un bruit sourd et qu'elle était couchée là incapable de bouger ou voir quoi que ce soit, ce pourrait-ce que c'était une bombe ? Suis-je morte ?

Je n'ai pas pu mourir ! Elle essaya de bouger. Rien. Elle essaya encore mais s'arrêta alors qu'elle cru entendre quelque chose. Elle attendit quelques secondes mais n'entendit rien d'autre alors elle recommença à bouger, et le son revint en réponse, plus fort cette fois. Elle sentit encore quelque chose bouger sur sa main gauche, et elle essaya par réflexe d'attraper ce qui pouvait bien être en train de faire ça. Les sons s'intensifièrent et elle pouvait à présent dire qu'elle entendait plusieurs voix. Elle essaya d'ouvrir ses yeux et un fin mais présent rayon lumineux pénétra son cerveau. Je ne suis pas morte ! Elle essaya d'appuyer sa main droite sur ce qui semblait être le sol, et elle pouvait sentir une surface dure et rugueuse, mais chaude, juste dessous. À sa plus grande surprise son corps répondit et elle s'assit, toujours incapable de voir quoi que ce soit mais elle était soulagée d'avoir enfin pu bouger.

-"Lâche-moi ! Repose-moi !"

Il y a quelqu'un ? D'où vient cette voix ?, pensa Elli alors que sa main droite caressait doucement sa tête, essayant de revenir à la réalité.

-"Tu me fais mal !"

Qui es-tu ?, voulait-elle demander, mais tout ce qui dépassa ses lèvre ne fut qu'un gémissement. Elle tourna sa tête dans la direction de la voix et essaya à nouveau d'ouvrir ses yeux. Elle ressentit de la douleur au début, mais après quelques secondes elle pensa qu'elle pouvait deviner quelque chose.. Du vert ? Elle essaya encore, frottant ses yeux de sa main droite, puis regarda en haut encore. Des arbre ? Ce n'est pas l'hôtel... C'est vrai ! Nous étions en sortie de bio dans la forêt. Elle se souvint désormais, et ses yeux scrutèrent les alentours, s'habituant à l'environnement. Mais ça ne ressemble pas à...

-"Aaah !!", s'écria-t-elle alors qu'elle sentit quelque chose bouger dans sa main gauche. Par réflexe elle lâcha ce qui pouvait bien se trouver dans sa main et s'éloigna à reculons dans une explosion de panique jusqu'à ce que sa tête cogne un arbre. La montée d'adrénaline fit revenir tous ses souvenirs d'un coup.

Elle prit une grande inspiration, essayant de se calmer. L'air était très humide, lui rappelant d'anciens safaris qu'elle et sa famille avaient fait dans les jungles tropicales africaines. Sauf qu'ici il n'y avait aucune Range Rovers, pas d'escorte armée, de guides, ni de boisson telles que du champagne. J'aurais pourtant bien accepté quelque chose à boire, avoua-t-elle. Après s'être calmée elle remarqua que sa première impression avait été la bonne : elle était effectivement dans une forêt. Mais ce n'est pas une forêt banale. Beaucoup d'arbres étaient très grands, immenses même, recouvrant la plupart du ciel d'un feuillage vert, laissant seulement quelques rayons pénétrer le sol forestier. Le sol n'était pas recouvert de pelouse mais était quand même absolument vert, assez bizarrement. Elle pouvait distinguer quelques petits buissons et ce qui semblait être des mini arbres, ne dépassant pas sa hanche si elle avait été debout. Comme des centaines de petits bonzaïs, pensa-t-elle. C'était vraiment étrange.

Elle se leva, doucement, se dépoussiérant les épaules et réajusta sa jupe. Elle regarda en direction de là où elle était couchée et vit la petite forme de ce qui avait sûrement été dans sa main quelques secondes plus tôt. Sa couleur contrastait avec l'environnement, une moitié de bleu et l'autre de gris clair, avec ce qui semblait être quelques tâches de rouge, mais ça ne bougeait pas. Elle fit quelques pas dans sa direction pour mieux voir ce que c'était. Ce n'est pas un insecte, mais qu'est-ce que c'est ? Un des "bonzaï" était en plein milieu de son chemin alors elle l'attrapa par une de ses racines et l'arracha avant de le jeter sur le côté, afin de pouvoir se pencher devant la minuscule créature. Qu'est-ce que...

-"S'il te plaît, fais attention !" Un groupe de minuscules créatures apparut depuis le sol, marchant avec précaution dans sa direction. "Elli, ne nous blesse pas ! Laisse-nous juste voir si il va bien."

-"Quoi..?", fut tout ce qu'elle put répondre, c'était un murmure effrayé qu'elle venait de lâcher alors qu'elle reculait de quelques pas, se sentant à nouveau perdue. Ce qu'elle était en train de regarder ne pouvait pas être ce qu'elle regardait. Son cerveau lui offrait des centaines d'explications rationnelles différentes, mais elle les rejetait toutes. De ce qu'elle voyait, il y avait un groupe de personnes minuscules, avec des vêtements et tout, n'étant pas plus grands qu'un de ses doigts. Ce n'est pas possible !

-"Qu'est-ce.. Qu'est-ce que vous êtes ?" fut tout ce qu'elle put murmurer alors qu'elle les observait avec attention depuis une petite distance de sécurité. Ironiquement, étant donné sa taille, elle semblait être effrayée par eux. Ils ne répondirent pas. À la place, certains d'entre eux coururent jusqu'à celui qui était au sol, l'entourant pour vérifier comment il allait. L'une d'entre eux se tourna pour regarder Elli et elle pouvait dire d'après son visage qu'elle était en colère.

-"Espèce de pute ! Espèce de sale grosse pute !" cria-t-elle à Elli. "Tu l'as tué !!"

-"Claire ?" demanda Elli alors que ses yeux verts soutenaient le regard de la fille beaucoup plus petite. Ça ne peut pas être elle, si ? La fille minuscule qui lui criait après ressemblait parfaitement à Clair de sa classe, mais... "Clair, c'est toi ? Mais, tu es minuscule !"

-"Je suis pas minuscule ! C'est toi qui est putin d'énorme, salope !"

Elli regarda tout les visages et c'était effectivement tous ses camarades de classe. C'est dingue. C'est impossible ! Elle avait déjà conclu tout ça, et pourtant : elle était là, ils étaient là, et ils étaient minuscules. C'était la réalité de la situation. Elle regarda celui qu'elle avait lâché, gisant sans vie sur le sol forestier. Elle ne le reconnut pas au début, mais après avoir cherché ça devait être John, puisqu'elle ne le voyait pas parmi les autres.

-"Je ne voulais pas le tuer" dit-elle, calmement. Les mots qu'elle disait étaient clairs dans sa tête, mais leur signification était trouble. Est-ce que je viens vraiment d'avouer que j'ai tué quelqu'un ?, se demanda-t-elle. Alors pourquoi je ne me sens pas mal ?! Elle regardait la petite créature morte sur le sol et même si elle savait à un niveau intellectuel que c'était une personne, même si c'était un de ses camarades, même si elle savait qu'elle venait de causer sa mort, elle ne pouvait s'empêcher de le regarder avec de la curiosité, plutôt que de la compassion. Il était si différent d'un être humain normal, depuis sa perspective. Si différent d'elle. D'un point de vue émotionnel, elle ne pouvait imaginer ce que ça pouvait être de se retrouver à sa place, si minuscule, fragile et impuissant. Elle les voyait plus comme étant des mini copies des originaux plutôt que ses véritables camarades de classe. On dirait un putin de film, se dit-elle. Tu vois une personne mourir à l'écran mais tu n'éprouves pas de pitié, parce que tu sais que ce n'est pas vrai. Et c'est absolument irréel ! Elle comprenait bien que lui et les autres étaient des gens comme elle, mais la distance entre eux était bien plus élevée que la trentaine de mètres qui les séparait.

-"C'est bon ! Que tout le monde se calme !", dit une des petites personnes tout en agitant ses bras. "Je te crois Elli. Nous avons tous vu ce qui s'est passé. Tu ne comptais pas le lâcher, mais il va falloir que tu fasses attention."

-"Mr Martin ?" demanda Elli.

-"Oui, c'est moi. Nous sommes tous là et nous allons bien. Enfin, à part pour..." Il s'arrêta, la voix cassée. Il se calma. "Nous sommes tous arrivés hier et, je suis désolé, mais nous n'avons aucune idée d'où est-ce qu'on peut bien être ou de ce qui nous est arrivé. Nous t'avons trouvée comme ça." Il gesticula dans la direction du corps gigantesque d'Elli alors qu'il terminait sa phrase. "On a discuté de ta... Honnêtement, je ne veux même pas essayer de comprendre ce qui s'est passé."

Ils passèrent l'heure suivante à préparer les funérailles de John. Elli proposa de creuser un trou gigantesque dans le sol, puisqu'il ne lui fallait que quelques secondes et que c'était la moindre des choses, mais la plus éffrontée de ses camarades refusa en lui disant qu'elle en avait assez fait. Après lui avoir dit adieu et que quelques larmes furent coulées, Mr Martin leur dit qu'il allait sérieusement falloir se mettre à chercher de l'eau. Cela faisait plus d'une journée qu'aucun d'eux n'avait mangé ou bu quoi que ce soit et même si il savait qu'ils pouvait survivre plusieurs semaines sans manger, trouver de l'eau était essentiel à leur survie.

Mr Martin divisa tout le monde en petits groupes de sorte à pouvoir couvrir une grande zone de recherche. Ça aurait pu être une idée dangereuse étant donné qu'il était simple de se perdre dans une végétation si épaisse. Mais n'importe où ils se trouvaient, ils pouvaient toujours voir ou entendre Elli alors il décida que ça fonctionnerait sans soucis. Chaque heure Elli devait dire quelque chose, comme ça tout le monde savait où il se trouvait par rapport à elle et aux autres.

Ils arrêtèrent de chercher alors qu'un groupe venait de tomber sur un ruisseau. Ils burent tous et se rassemblèrent au pied d'un arbre énorme. Ils trièrent le peu de nourriture qu'ils avaient trouvé. C'était surtout des baies et des fruits, mais Mr Martin avait trouvé de son côté des genres de larves, répétant que c'était sûrement plus protéiné que des fruits, cependant il ne réussit pas à convaincre qui que ce soit. Elli avait aussi essayé de trouver quelque chose d'adapté mais sa vision ne lui permettait pas d'apercevoir les petits fruits et baies que les autres voyaient donc elle n'avait rien à manger de proportionné à sa taille.

Même si tout le monde avait faim après n'avoir rien mangé pendant deux jours, Mr Martin força les élèves à se retenir. Ils ne savaient pas du tout si les fruits étaient comestibles. Certains pouvaient être toxiques et même s'ils ne tuaient pas tout de suite ils pouvaient êtres fatals, en provoquant une diarrhée et causant une déshydratation. Il fut donc décidé que chaque élève ne goûterait qu'un type de baie ou de fruit et qu'il ne goûterait pas les autres. C'était le meilleure solution, se dit-il, pour trouver lesquels étaient bons ou non, sans prendre trop de risque inconsidéré.

À leur plus grand soulagement, aucun de ces fruits ne semblait toxique même si quelques estomacs étaient douloureux. Maintenant ils savaient lesquels ne pas manger. Le ventre d'Elli était lui aussi lui douloureux, mais pas à cause d'un mauvais fruit, c'était car elle n'avait rien mangé du tout.

Le ciel devint anormalement sombre à cause d'une combinaison de nuages et de la nuit qui approchait. Les racines de l'arbre gigantesque allaient pouvoir leur faire un abri mais le corps géant d'Elli ne pouvait pas être abrité par quoi que ce soit. Les autres restèrent au chaud et au sec et même si elle se tenait sous l'arbre énorme, Elli sentait de l'eau couler entre les branches. Elle avait froid, était trempée, affamée, et ne pouvait pas dormir. Elle resta juste assise là, regardant dans le vide sombre de la nuit, ses anciens amis lui manquaient.

-"Elli, tu es réveillée ?"

Elle entendit une petite voix masculine l'appeler depuis ses pieds, et il lui fallut un certain temps avant de distinguer le petit corps des racines environnantes. La personne minuscule s'approcha, marchant avec précaution, jusqu'à ce qu'elle puisse reconnaître qui c'était. C'était Michael, l'intello qui l'avait traitée d'athée.

-"Je ne pouvais pas dormir, donc j'ai..." il commença mais s'arrêta en plein milieu de sa phrase. "Est-ce que je peux te parler ? Enfin, je veux dire que je crois vraiment que je te dois des excuses."

-"Humph" fut la seule réponse d'Elli alors qu'elle tournait sa tête pour regarder à l'opposé, même si c'était le noir complet et qu'il n'y avait rien d'intéressant à observer.

-"Tu vas pas me blesser, hein ? Si je m'approche plus près ?" La crainte était belle et bien présente dans sa voix. Elle semblait grande avant, mais dans le noir, avec ses longs cheveux roux collés à sa poitrine titanesque et ses yeux verts qui brillaient quasiment dans l'ombre, elle était affreusement belle et terrifiante à la fois. Elle ne répondit pas, mais il continua à marcher vers elle.

-"Ouais, je... Je pensais pas vraiment ce que j'ai dit l'autre fois... Avant l'explosion. Je savais que tu n'avais pas piqué la fleur depuis mon panier, et je suis désolé. Je m'excuse aussi d'avoir dit que t'étais athée devant tout le monde." Il regarda en l'air dans sa direction mais sa tête ne s'était pas tournée.

-"Elli ?!"

Il ne savait même pas si elle l'écoutait. Allez Michael!, se dit-il. Il l'appréciait encore beaucoup et même si certains auraient pu penser qu'une femme de plusieurs tonnes pourrait être moins attirante qu'une femme banale, c'était l'effet opposé pour Michael. Elle était plus belle que jamais. Elle me détestera toute la vie si je ne m'excuse pas tout de suite, et à sa taille c'est pas vraiment une bonne chose. Il scruta donc le corps gigantesque et étudia les options qu'il avait. Elle pouvait simplement l'ignorer toute la nuit si elle le voulait. Peut-être que si il lui pinçait la main pour attirer son attention..? Non, c'était une mauvaise idée, réalisa-t-il rapidement. Le moindre de ses réflexe pouvait l'écraser. Cependant, que se passerait-il s'il réussissait à grimper le long de sa jupe ou quoi ? Il allait dans ce cas falloir qu'elle lui prête attention. Ce n'est pas la meilleure idée, mais il n'en avait aucune autre en tête.

***

Il marcha jusqu'à son pied gauche, qui faisait la taille d'une voiture. Il était couvert de mousse et de terre et à sa taille, Michael n'atteignait pas plus haut que sa cheville. Heureusement la pluie avait cessé lorsqu'il attrapa une des sangles de sa sandale et il put se hisser. Puis il s'arrêta, essayant de voir comment elle réagissait. Elle ne bougea pas alors il poursuivit.

La première partie de la montée était assez simple. Les sangles de sa sandale montaient presque jusqu'à son genou et il pouvait les utiliser en guise de prises. Une fois qu'elles s'arrêtaient il lui restait 2m50 de peau humide à traverser avant d'atteindre le sommet. L'inclinaison n'était pas si élevée que ça alors il se débrouillait plutôt bien jusqu'à ce qu'il décide de regarder en bas : chose qu'il regretta vite. La chute devait au moins faire 8 ou 10 mètres, estima-t-il. Je meurs si jamais je tombe. Il s'appliqua en s'accrochant encore plus fort et il parvint finalement en haut.

Qu'est-ce qu'il croit qu'il est train de faire ?, se demanda Elli alors qu'elle sentait son corps minuscule escalader sa jambe gauche. Elle pouvait sentir le moindre contact sur sa peau nue alors qu'il montait doucement. Peu importe. Je vais juste continuer de l'ignorer, et si jamais il tombe, ce ne sera pas de ma faute.

-"Elli ! Est-ce que tu m'entends ?" s'écria-t-il depuis son genou, mais elle ne répondit pas. Ses grands yeux verts étaient fixés sur les ongles de sa main, qu'elle nettoyait parfaitement en enlevant la moindre trace de terre. Il faut que je m'approche, raisonna-t-il alors qu'il regardait la glissade à effectuer pour franchir sa cuisse. À la fin se trouvait sa jupe qui, il le pensait, pouvait amortir la descente afin de se rapprocher encore. Il regarda au dessus de la jupe, passa son ventre nu et ferme, puis ses seins désormais énormes, mais juste à la bonne taille, et il regarda enfin son visage. Ses yeux verts, quelques tâches de rousseur et des lèvres pulpeuses, entourés de cheveux roux qui, grâce aux nuages qui étaient partis, faisaient rayonner Elli comme un genre d'être magique sous la pleine lune. Elle est parfaite, rêva-t-il intérieurement. Merde hein ! Qu'est-ce que j'ai à perdre !

-"Ah, qu'est-ce qu-..!" fut tout ce qu'Elli eut le temps de dire alors qu'elle fut surprise par une sensation de chatouillements, due à la glissade de Michael le long de sa cuisse. Alors qu'elle bougeait sur le côté, sa jupe fut soulevée et le petit Michael fonçait directement entre les deux jambes massives. Elli réagit juste à temps pour attraper le corps minuscule avant qu'il n'entre en collision avec sa culotte. Elle l'apporta vite devant son visage, et be semblait pas ravie.

-"Je suis désolé ! Je suis désolé ! Je suis tellement désolé ! Je ne voulais pas parce que je voulais te voir donc t'étais si loin et je devais..!" il continua, inversant les mots et combinant les phrases de sorte à ce qu'elle n'aient plus de sens.

Elle était fatiguée, affamée, trempée, avait froid, et non seulement cette petite merde mentait à son sujet devant toute la classe juste car elle ne voulait pas venir avec lui au bal, et maintenant il avait eu les couilles de forcer le passage jusqu'à sa culotte. Littéralement !

Elle tenait le petite être devant son visage et fut surprise de sentir à quel point il était léger. Elle pouvait à peine dire qu'elle portait quelque chose. Il était presque comique à pendre là, depuis ses doigts, les jambes battant dans le vide tout en susurrant des excuses. Il est complètement impuissant, pensa-t-elle. Je pourrais faire ce que je veux avec cette petite chose. En contraste avec son actuel état de fatigue, elle se sentait désormais si puissante et une sensation de chaleur se répandit dans son corps. C'était bon. Cela fit en quelque sorte disparaître son agacement, mais elle s'assura de ne pas lui montrer. À la place, une fois qu'il eut fini de s'excuser elle l'approcha de son visage et ouvrit la bouche pour dire quelque chose à propos du fait qu'une femme devrait être mieux traitée, mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit Michael recommença à crier.

-"Non, je t'en supplie ! Ne me mange pas ! Elli, ne me mange pas !"

Te manger ?, se demanda Elli alors qu'elle fermait la bouche et l'éloigna de sa tête. Tu es un peu bizarre comme garçon toi, non ? Pourquoi te mangerais-je. Elle regarda le petit corps et bougea sa langue à l'intérieur de sa bouche, essayant d'évaluer sa taille. Cette vue le fit crier encore plus fort. Je pourrais vraiment le manger si je voulais, réalisa-t-elle. Quelle idée ! Je serais une véritable mangeuse d'hommes, et à cette taille je pourrais probablement l'avaler d'un coup, si je m'appliquais.

En parlant de nourriture, ce qu'elle n'avait pas mangé depuis deux jours, son ventre décida de saisir l'occasion pour gargouiller fortement, laissant le monde entier savoir qu'il était vide et avait effectivement besoin de nourriture. Elle vit le regard sur le visage de Michael et cela lui donna une idée.

Elle verrouilla ses yeux verts sur lui alors que sa langue se glissa à travers ses lèvres pulpeuses et passa d'un coin de sa bouche à l'autre à une vitesse délibérément lente, humidifiant sa lèvre supérieure. Elle fit ainsi un petit bruit humide lorsqu'elle la fit rerentrer puis lâcha un petit rire féminin. Elle mordit sa lèvre inférieure tout en laissant s'échapper un gémissement de plaisir anticipé alors qu'elle levait le petit garçon qui se débattait et criait au-dessus de sa bouche.

-"Tu sais quoi ? Je parie que je peux t'avaler comme une huître..." le taquina Elli. Ça lui apprendra, pensa-t-elle alors qu'elle ouvrait doucement sa bouche. Je vais juste le tenir là, pour lui faire peur et comme ça il saura qu'il ne faut plus jamais traiter une femme comme il l'a fait.

Non, non ! Je ne peux pas mourir comme ça ! Michael paniquait. Il était en ce moment en train de regarder le visage qu'il aimait tant, mais il était cette fois très différent. Son regard tombait dans une caverne rouge, délimitée par des lèvres roses et des dents éclatantes avec un petit trou noir au plus profond, marquant l'entrée de son système digestif, attendant patiemment son arrivée. Sa langue bougeait comme un genre de serpent monstrueux vivant au fond de cette grotte. La vue était si terrifiante qu'il du tourner le regard, il passa ainsi sur son menton puis le long de son coup. Il pouvait voir tout son décolleté d'ici mais même cette vue n'était pas agréable. Bientôt il aurait passé ces délicieux seins, à l'intérieur de sa peau, lors de sa descente le long de la gorge et jusque dans son estomac. Mon Dieu, aide-moi !

-"Aaaaah !" Le cri ne venait pas de Michael mais de quelqu'un d'autre. Surprise, Elli descendit Michael et regarda par-dessus son épaule pour apercevoir une fille minuscule, debout sur une des racines, pointant Michael. C'était Mary-Jane. "T-Tu allais le manger !" Elli lâcha un soupir.

-"Non je n'allais pas. Nous étions juste en train de jouer." Elle s'arrêta et remit Michael en face de son visage avant de l'observer, lui jetant un regard qui voulait dire qu'il avait intérêt à marcher dans la combine. "N'est-ce pas , Michael ?" Il se recroquevilla, c'était le fait d'être de nouveau aussi proche de sa bouche, puis il regarda Mary-Jane.

-"C-c'est vrai. O-on était juste en train de jouer. Y'a pas de mal ! Jamais elle ne me mangerait..." Il s'arrêta et regarda en direction d'Elli, toujours inquiet. "T'en penses quoi ?"

-"Bien sûr que non." dit-elle en le reposant au sol, à côté de Mary-Jane. Le cri avait réveillé Mr Martin et quelques élèves alors Elli regardait les minuscules personnes débattre sur ce qu'il venait juste de se passer. Michael défendait Elli, répétant qu'ils s'amusaient juste alors que Mary-Jane soutenait qu'elle avait l'intention de le manger. Elli resta en dehors de tout ça.

Les deux jours suivants se déroulèrent quasiment de la même façon. Ils trouvèrent à peine de quoi manger, et certainement pas de quoi nourrir Elli. Lors du cinquième jour, alors qu'elle cherchait à manger, quelque chose attira l'attention d'Elli. Ça ressemblait vraiment à une pomme, sauf qu'elle avait une peau violette et était quasiment aussi grosse qu'une balle de base-ball, depuis sa perspective. Les autres la virent aussi et appelèrent rapidement leurs amis pour venir voir, ce qu'ils firent juste au moment où Elli la ramassait. Ils se rassemblèrent tous autour, heureux d'avoir enfin trouvé quelque chose de consistant et de comestible. La bouche d'Elli salivait d'anticipation avec ce doux repas. Elle n'avait rien mangé pendant ces cinq derniers jours et avait failli tomber inconsciente plusieurs fois. Elle apporta le fruit à sa bouche, prête à le dévorer.

-"Attends ! Qu'est-ce que tu fous ?!" La voix énervée venait de Clair, qui regardait Elli. "Et nous alors ?!"

-"Ouais, c'est vrai ! Tu ne peux pas tout manger !" ajouta Jennifer.

Elli était fatiguée et en plus énervée désormais. Elle les regarda toutes les deux et fit semblant de tousser, les ignorant comme si c'étaient des servantes qui devaient trouver leur juste place. Elle s'apprêtait à manger le fruit lorsque Mr Martin se fit entendre.

-"Elli, ne mange pas ça !" Elli s'arrêta pour le regarder. "Elli, s'il te plaît, repose le fruit."

-"Pourquoi ?"

-"Laisse-moi deux secondes pour t'expliquer, ok ?", il poursuivit. "Je sais que tu as faim, et nous aussi. D'après ce que nous avons trouvé depuis le début, le forêt ne semble pas posséder suffisamment de nourriture pour nous tous. Aucun de nous n'a eu de quoi se nourrir correctement depuis qu'on est là, mais ce fruit que tu tiens dans ta main, là, il serait assez gros pour tous nous nourrir pendant plusieurs jours. Alors que pour toi ce ne serait rien de plus qu'une bouchée."

Elli ne répondit pas. Elle le regarda simplement avec une expression réservée, retenant très probablement une réponse émotionnelle. Mr Martin pria pour qu'elle puisse se contrôler.

-"Je sais que ça risque de ne pas te paraître juste, te priver de ton repas, mais en tant que professeur je dois faire les choix difficiles, tu comprends ? Soit tu manges le fruit, tu t'en sors avec un repas ridicule et nous mourrons tous de faim." Il s'arrêta pour lui laisser le temps de tout intégrer, puis reprit. "Ou alors tu nous la donnes et la plupart d'entre n'auront plus à avoir faim. Je suis désolé. Mais tu dois nous donner ce fruit."

Elle le regarda plusieurs secondes, comme pour considérer quoi faire de lui. Son visage ne révélait aucune de ses intentions, mais quelques étudiants trouvèrent plus prudent de reculer de quelques pas. Certains crièrent alors qu'Elli levait sa sandale dans les airs avant de la faire s'écraser au milieu d'eux, leur faisant perdre l'équilibre et tomber au sol. Alors que la poussière retombait, ils vérifièrent si tout le monde allait bien, ce qui semblait être le cas. Ils pouvaient voir le corps gigantesque d'Elli s'éloigner et s'asseoir contre un arbre. Juste devant sa profonde trace de pas se trouvait le fruit géant, qu'elle n'avait pas touché.

***

Dire qu'Elli n'allait pas fort était gravement sous-estimé. La nuit s'approchait et elle n'avait toujours rien mangé, devant abandonner la seule chose consistante qu'elle avait trouvé. Les autres élèves décidèrent de faire une fête ce soir-là, afin de soulager leurs esprits et de célébrer la trouvaille de nourriture qui allait leur durer plusieurs jours.

Bien sûr, la petite bouchée qu'elle en aurait tiré n'aurait pas calmé sa faim insatiable, mais le fait que tout le monde soit en train de danser et chanter ne l'aidait en rien, c'était comme si ils célébraient le fait qu'elle n'en ait pas.

Putain, voilà que ça revient, pensa Elli alors qu'elle se frottait le front. Elle avait eu des maux de tête depuis qu'ils étaient arrivés, mais ils s'empiraient, surtout après "l'incident" avec Michael l'autre jour. Sa tête avait commencé à tourner et elle y voyait trouble, devant s'asseoir pour éviter de tomber dans les pommes. Elle ne savait pas non plus si elle arrivait à penser clairement, ayant d'étranges pensées ainsi que des rêves bizarres à propos de nourriture.

Elle se sentait seule aussi. À la maison son téléphone sonnait sans cesse et son Headbook avait toujours trop de notifications pour qu'elle puisse suivre le rythme. Même si elle avait vingt et un camarades et un professeur de l'autre côté de ces buissons, elle ne les considérait pas du tout comme une forme de compagnie. Ils marchent et ils parlent, mais ils sont minuscules, se dit-elle. Pourquoi est-ce que je les aide de toute façon, vu comment ils me traitent. Sans moi ils n'auraient rien à manger du tout !

Elle refusa de laisser ses nerfs s'emballer, sa stricte éducation d'aristocrate lui avait donné la peau dure face à comment on la traitait ou on la regardait. Je suis plus grande qu'eux, et meilleure, finit-elle par conclure.

-"Elli..?"

Ooh mon Dieu. Allait-il abandonner un jour ?, se demanda Elli alors qu'elle reconnaissait la petite voix. Elle regarda dans sa direction et comme elle s'y attendait, c'était Michael qui marchait vers elle avec la tête baissée.

-"Elli... Je voulais m'excuser pour... Enfin, ça devient un peu une mauvaise habitude à force, non ? Je m'excuse sans arrêt.." dit-il en souriant. Elle n'était pas amusée du tout, alors son sourire s'effaça. "Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de m'excuser l'autre fois parce que... Tu sais... Comme t'as essayé de me manger et tout..."

-"Non, c'est pas vrai. Je voulais juste te faire peur. Tu dois sacrément bien te considérer pour imaginer que je souhaite t'avoir dans ma bouche." dit-elle sèchement, fatiguée du fait qu'il l'embête sans cesse. Elle était vraiment très fatiguée physiquement et commençait à avoir un peu mal à la tête. Je n'ai vraiment pas besoin de ça pour l'instant. "Maintenant vas-t'en."

-"Okayy... Je te c-crois. Et je te pardonne." Tu n'auras sûrement plus jamais cette chance Michael, se dit-il alors qu'il mettait devant lui ce qu'il cachait dans son dos. Si je suis exactement mon plan, elle pourrait commencer à m'apprécier.

-"Je t'ai apporté quelque chose. Personne ne regardait alors j'ai essayé d'en prendre le plus possible sans être vu." dit-il alors qu'il tendait (pour lui) un énorme morceau du fruit violet. "J'en ai eu un peu tout à l'heure, il est très très bon."

Cela attira l'attention d'Elli. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'elle regarda le morceau de fruit. De la nourriture ! Ce n'était pas un gros morceau, mais elle le sentait déjà, son doux jus s'éparpillant dans sa bouche, alors qu'elle s'imaginait le sucer, lui retirant tout son arôme. Sa bouche salivait de plus en plus. Sa main sauta sur le fruit, mais avant qu'elle n'ait le temps de l'attraper Michael le remit dans son dos tout en lui souriant. Elli le regarda, furieusement ennuyée.

-"Je te le donnerai," Michael dit avec un sourire, prononçant chaque syllabe tout doucement pour la taquiner autant que possible. "Mais d'abord j'aimerais avoir le temps de m'excuser pour... HEY!!"

Ooh ça oui, se dit-elle alors qu'elle l'attrapait en plein milieu de sa phrase, emportant le fruit avec. Elle l'apporta devant son visage.

Il frappa et cria alors qu'elle essayait de lui prendre le fruit, mais cette sale petite chose refusait de lâcher quoi que ce soit. Lorsque ses doigts gigantesques appuyèrent dessus, il explosa instantanément et se transforma en bouillie, la chair et le jus giclant sur ses doigts et sur Michael.

Sans réfléchir, Elli inséra ses doigts dans sa bouche , les suçant et les léchant comme jamais. Oh mon Dieu, c'est délicieux ! Son cerveau surchauffait alors qu'elle avalait plusieurs fois sa propre salive pour être sûre de ne rater aucune goutte ni morceau de fruit. Elle était essoufflée, sa poitrine montant et redescendant alors qu'elle faisait des bruits sourds de plaisir. Très tôt, elle retira le dernier doigt de sa bouche et vérifia sa main. Propre, plus aucune trace de fruit. Ses yeux se posèrent alors sur son autre main, celle qui tenait Michael, qui pour une fois était resté très silencieux. Il se regarda et réalisa vite ce à quoi elle pensait.

-"Non, Elli ! Ne t'imagine même p-..."

Elle le jeta la tête la première dans sa bouche, le coupant du reste du monde, même si Elli pouvait encore l'entendre comme un écho étouffé dans sa tête. Je vais juste récupérer le fruit qu'il y a sur lui, se dit-elle alors qu'elle suçait le haut de son corps, ses jambes se débattant à l'extérieur de sa bouche. Incroyablement, lorsque le fruit était combiné à lui, il avait tellement meilleur goût. Oh, putin comme c'est bon ! Elle ne faisait pas très attention alors que sa langue le déplaçait à l'intérieur de sa bouche, le plaquant contre son palais, contre ses joues, tout en grognant de plaisir. J'en veux plus ! Elle le retourna de sorte à avoir ses jambes, qui étaient encore recouvertes du doux fruit. Ce qui lui permit de sortir sa tête et un bras d'entre ses lèvres.

-"Elli ! Arrête-toi ! Salope, espèce de grosse salope !" cria-t-il tout en s'accrochant à ses lèvres et son nez. "Laisse-moi sor-..."

Oh, ta gueule !, pensa-t-elle alors qu'elle posait un doigt sur sa tête et le poussait entièrement dans sa bouche pour ne plus avoir à entendre ses insultes. Alors qu'elle le faisait, soit elle le poussa trop loin avec son doigt, soit il se faufila trop loin au fond sa bouche, mais quelque chose qu'elle ne voulait pas se produit. Son réflexe de glutition fut activé et avant qu'elle ne s'en rende compte, elle sentit une bosse se former contre sa gorge. Elle toussa mais elle ne put le retenir. Son corps prit le contrôle et envoya le petit Michael, gigotant et se débattant, au fond de sa gorge avec un bruit d'avalement.

Elle hoqueta de surprise, attrapant sa gorge alors qu'elle le sentait descendre effroyablement doucement le long de son coup et derrière sa clavicule, à partir du moment où la sensation se dissipa. Putin, c'était..., elle n'eut pas le temps d'y réfléchir alors que son corps se mit à convulser de plaisir pour avoir été nourri, son cerveau la remerciait à coup d'endorphine. Il avait été meilleur que tout ce qu'elle avait pu manger et il avait glissé étonnement facilement le long de sa gorge. Elle sursauta alors qu'elle sentit du mouvement de... de dans mon corps ? La réalité de ce qu'elle venait de faire n'eut pas le temps d'émerger alors qu'elle entendit un cri familier.

-"Je t'ai vu ! J'ai vu ce que t'as fait ! Tu es un monstre !", cria Mary-Jane avant de se retourner et de courir pour tous raconter aux autres. Elli ne réfléchit pas, elle ne le pouvait plus, les fonctions les plus sophistiquées de son cerveau étaient éteintes depuis qu'elle avait de nouveau eu quelque chose dans l'estomac. Agissant par instinct, elle attrapa simplement Mary-Jane par une de ses jambes. La fille minuscule n'eut presque pas le temps de protester qu'Elli la jetait déjà dans sa gueule ouverte. Elle jouait avec elle, lui dérobant la moindre saveur, avant de la plaquer au fond de sa bouche à l'aide de sa langue et de l'envoyer au fond de sa gorge d'un bruit humide. Elle soupira de plaisir alors que ses doigts traçaient le passage de sa camarade de classe, qui descendait à l'intérieur de son corps. Un seul mot traversa ses lèvres.

-"Plus..."

Comme une force de la nature, Elli ne sut se retenir. Un gémissement de plaisir lui échappa et il fut si bruyant qu'il ne pouvait aller sans se faire entendre par les autres. Elle se leva et prit deux longs pas jusqu'au campement, là où les autres faisaient leur fête. Ils la regardèrent mais pouvaient à peine reconnaître son visage dans l'obscurité de la nuit. Ils ne voyaient que ses jambes et sa jupe, éclairées par le feu.

C'est alors que les cris commencèrent.

***

Fascinant.., pensa-t-il alors qu'il regardait la géante créature avaler un garçon qui hurlait. Il leva son bras gauche, qui était entièrement robotique et relié à lui, il fit un bruit mécanique avant que quelque chose ne sorte de son poignet. Il éclairait sa barbe d'un léger rayonnement orange alors qu'il utilisait sa main droite pour y faire entrer quelques données, telles que des équations et annotations sans aucun sens pour tout le monde sauf pour une poignée d'hommes érudits. La seconde d'après, l'appareil était refermé et remplacé par une paire de lunette pour vision nocturne, qu'il utilisait pour regarder la géante créature devant lui. Elle se déplace, remarqua-t-il. Mais il n'y a pas besoin de se presser. Il faisait sombre, elle était grande et maladroite et ce serait facile de la suivre jusqu'à l'aube. Alors, il s'assit sur une grosse racine, sortit une tenue de camouflage et l'apporta au-dessus de sa tête avant de coller son bras robotique à son visage. Avec une vitesse incroyable, trois doigts se retirèrent et rentrèrent dans l'appareil puis il en ressortit une coupe sur un rail, attachée à un de ses autres doigts. Il attendit qu'un bruit plutôt aigu se fasse entendre, et de la fumée se mit alors à sortir de son pouce. Le bout de son pouce s'ouvrit et il le pencha au-dessus de la coupe, se servant un plein bol de thé chaud. Il en prit une petite gorgée, mais c'était encore un peu trop chaud. Il souffla dessus, afin de le refroidir.

-"Splendide..."

 

End Notes:

L'auteur a aussi réalisé des images pour ce chapitre ! Les voici :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

This story archived at http://www.giantessworld.net/viewstory.php?sid=5460